Palli

Palli

Spoiler:

Nom :
Palli

Surnom :
Lili, lors des moments de perdition d’Opale…

Animal :
Pie bavarde, aussi Pica pica de la famille des Corvidae

Age :
Esprit d’une femme d’une trentaine d’années, Palli a depuis la maturité de son humaine une âme de vieille femme, ou du moins un caractère aigri qui donnerait à penser qu’elle a fait pas mal de chemin… En vérité, Palli n’est particulièrement âgée, elle est au stade d’adulte selon la norme des oiseaux.

Camp :
Neutre. Palli, qui n’a jamais fait confiance à personne, se trouve dans une impasse. Elle ne pourrait avouer qu’elle a peur – comment quelqu’un dont la vie a toujours consisté à vivre à travers son humaine pourrait-il avoir peur ? – cependant, elle trouve troublant de devoir vivre dans une telle ambiance. A qui se fier, quand on ne parle à personne ? Comment se moquer des autres, quand ils risquent de vous tuer ?

Description Physique :
Palli fourragea dans les herbes hautes, son petit bec acéré passant d’un air curieux entre les brindilles. C’était bien, d’espionner Opale, mais il lui fallait quelque chose à manger, quand même. Elle n’était même pas difficile, un petit fruit à coque ou une vieille graine lui suffirait, mais elle voulait maaaanger.

Elle remua, agitant ses plumes noires et blanches avec une démarche quelque peu comique,
puis inspecta le paysage en clignant des yeux noirs.

Un aigle passa au-dessus, déchirant le ciel de ses ailes, et la petite pie se surprit à lui envier sa grâce. Quoi, non, elle n’avait pas un magnifique plumage grandiose comme lui mais un minable noir et blanc. Et alors ? D’abord, le noir et blanc était très bien, et ensuite elle avait de jolis reflets bleu et bleu-vert.

Bon, autant l’avouer. Elle se sentait toute petite, et c’est ce qu’elle était. Un tout petit oiseau risible.

Autant rire des autres.

Caractère :
La boule de plumes ne sembla pas avoir envie de rire. La souris la fixa d’un air perplexe. Etait-ce bien la même Palli qui, quelques années à peine plus tôt, la figeait d’une seule remarque et faisait des blagues dont la teneur même était une offense au bon goût ? Halda la souris – laquelle préférait faire croire qu’elle était un mulot – observa la pie. Depuis la dernière fois qu’elle l’avait vue, l’oiseau de mauvais goût avait.. Grandi.

Ou peut-être, plutôt, la pie avait-elle cessé de se cacher derrière ses farces pour montrer un visage plus adulte ? Halda avait bien vu à quel point, depuis sa jeunesse, celle qu’elle aimait à appeler « sa lointaine copine », ne vivait que pour son Humaine. L’Ael ceci, l’Ael cela… C’était limite si elle prenait le temps de manger. C’était un côté qu’elle cachait sous un aspect très « énervant » de sa personnalité, mais il était clair à Miss Mulot que ces blagues sans humour n’étaient qu’une façade.

La façade tombait-elle ? Maintenant que tous les Esprits avaient été rassemblés dans la capitale, il y avait en ses ailes un vent nouveau. Pas exactement de l’espoir, mais de … L’action.

Comme si sa camarade à plumes avait compris qu’elle pouvait faire quelque chose. Qu’elle avait la capacité de compter dans l’Histoire de son monde.

- A quoi tu réfléchis, boule de mulot ? Te serais-tu trouvé un compagnon ?

Faisait-elle erreur ? Peut-être pas… Il y avait quelque chose de changé, au plus profond des plumes de la petite terreur.

Histoire :

Au commencement, il n’y eut que la chaleur. La chaleur d’un habitat douillet, la chaleur d’une vie qui palpite à l’intérieur d’un œuf, la naïveté d’un être nouveau qui pense que toute son existence se résumera à ce confort.

Puis le petit être remue, et craquelle sa maison. La coquille se fendilla, et un œil curieux observa le nid familial. Il avait faim. Et ne savait pas comment le manifester, si ce n’est en beuglant. Aussi se mit-elle à hurler de toute la force de ses jeunes poumons, de concert avec ses trois frères et sœurs. Celle qui allait devenir une adulte nasillarde ne pensait pour le moment qu’à manger.

- Allez, Palli ! Saute !
- Non ! Non, je ne veux pas !
Si sa mère avait pu froncer les sourcils, nul doute qu’elle l’aurait fait. Ses frères et sa sœur avaient sans hésitation plongé dans le vide pour voler. A vrai dire, c’était presque qu’ils n’attendaient que ça, que toute leur existence avait été vécue en attente de ce moment. Mais pas Palli. C’était incroyable…Intolérable, même.
- On est des oiseaux, on vole ! Point ! Saute !
- Je veux pas ! J’ai peur !
- Vole maintenant, sinon tu ne vaudras jamais le nom de pie.
La petite Palli jeta un coup d’œil au vide. En bas de l’arbre, il n’y avait que le sol. Pourquoi tout le monde trouvait-il que c’était bien de sauter d’aussi haut ? C’était bête de risquer de s’écraser sur l’herbe juste par manque de prudence.
-Je peux pas.
Sa mère lui jeta un coup d’œil furieux.
- Nous allons nous joindre le groupe. Si tu ne nous rattrapes pas …
Elle laissa sa voix s’éteindre, et Palli eût un haut-le-cœur. Ils voulaient l’abandonner ? Sa mère s’envola et la petite paniqua.
- Maman ! Maman !
Dans l’agitation et la peur de perdre sa mère, Palli avança. Ses pattes s’approchèrent dangereusement du vide…Le vertige la fouetta tandis qu’elle regardait « en bas ». Non. Elle ne pouvait pas. Elle avait trop peur…Peur … Sommeil.

Je vis pour elle.

Une gamine brune, qui, bien que Palli ne soit pas experte en humains, devait avoir environ treize ans, l’observait. Elle n’avait l’air ni très jolie ni très futée, mais Palli sentit sa peur s’adoucir face à cette petite humaine inconnue.
- Un oiseau ?
- Une pie, Toi. Ne commence pas à m’insulter.
La gamine ricana.
- T’es mon Esprit, alors ? T’es plus petite que je croyais.
- Je suis très bien comme je suis, d’abord.
- Oui, oui. C’est bien, une pie.
Elle était plus diplomate qu’elle n’en avait l’air…
- C’est quoi, ton nom, Toi ?
- Opale.
- Palli.
Elles inspirèrent toutes les deux en même temps.
- Bon…
- Ouais…
- On dirait qu’on est ensemble.
La gamine passa une main maladroite sur les plumes de son Esprit. Ce n’était pas vraiment agréable, mais une vague de paix intérieure la submergea. Les deux petites eurent, enfin, l’impression de ne pas être seule.
- Opale ?
- Oui ?
- Je… Ma maman m’a abandonnée parce que je savais pas voler.
- Tu sais pas voler ?
- Mais… J’y arrive pas.
- Mais t’es un oiseau. Tu peux voler.
- Mes ailes, elles sont toutes petites.
- Tu t’en fiches. Tu voles quand tu veux.

Palli se réveilla en sursaut. Il y avait un endroit…Les grands avaient parlé d’un endroit où on pouvait voir son Humain. Il fallait qu’elle comprenne cette Opale. Qu’elle la voit vraiment…Elle s’approcha du bord. La voix de la gamine lui revenait par échos. Elle pouvait voler. Elle était un oiseau ! Ses pattes effleurèrent le vide et elle se laissa tomber.
Durant un instant, il n’y eût que la chute…Puis elle comprit les courants, et ses ailes ne firent qu’un avec les airs. Elle allait trouver ce fleuve d’or.

Des années plus tard, elle était toujours à ce même endroit. A regarder Opale vieillir dans des eaux d’or.

Elle vit pour moi.

Quelque chose avait changé. Opale était presque une morte vivante, et Palli savait qu’une des seules raisons pour laquelle elle restait en vie était son Esprit. L’ordre des choses avait-il été changé ? Que s’était-il passé pour que les rôles s’inversent ? Elle qui avait toujours vécu à travers Opale… C’était troublant.

Il fallait qu’elle fasse quelque chose. Le Monde des Esprits sombrait peut-être, mais il y avait sûrement un truc à faire ! Il fallait qu’elle en parle aux deux, là… Ceux qui avaient l’air trop innocents, ceux qu’Opale l’avait chargée de surveiller. Deux animaux avec plein de poils.

Cal et Kaano.

Ambitions :
J’veux compter. Opale est un fantôme, mais pas moi. Il faut que je vive pour elle comme elle a vécu pour moi. Que je fasse quelque chose dans l’Histoire.
Opale n’en pouvait plus, elle le voyait. Opale ne vivait plus que pour garder son Totem en vie, peut-être. Il fallait que Palli agisse. Qu’elle fasse quelque chose pour protéger son Humaine et ceux à qui elles tenaient toutes les deux.

Il fallait qu’elle compte. N’importe comment.

Bien, bien, bien ! Parfait, même, je dirais ! Laughing

Sur ce, je n'ai plus qu'à valider tout ça !
Opale/Palli retrouve sa couleur Razz