Kanaw Llyr-Montgomery

Nom :
Llyr-Montgomery, né Llyr

Prénom :
Kanaw

Surnom :
Le Croc Noir, le Roi, ou Kan, pour ses proches.

Age :
29 ans

Camp :
Civil

Métier :
Roi. Il est l'ancien chef des Corsaires.

Ambitions :
Le Roi est partagé entre son désir de disparaître et l'envie de sauver son peuple.

Technique de combat :
Cela fait bien longtemps que Kanaw n'a pas combattu, mais le voir utiliser son pouvoir permet de se rendre compte à quel point il est dangereux, et n'a aucunement besoin d'arme. Il suffit d'ailleurs de tomber sous ses crocs pour comprendre cela. Ou de se prendre un coup de la bête qu'il est capable de devenir.
Il peut aussi agir de sang-froid et se servir d'un fouet. C'est son arme favorite, qui semble suivre les ondulations de l'esprit de son maître.

Magie :

Niveau 1 :

Lorsque Kanaw est très énervé, ses yeux deviennent rouges et il se transforme en un chasseur-tueur, sa musculature étant multipliée par deux. Cette transformation le rend fou, et seuls le sommeil et l'inconscience lui permettent de reprendre sa forme normale, et de ne plus être un tueur instinctif. Notons qu'il n'a aucun souvenir de ce qu'il a fait pendant sa transformation, ni de ce qui l'a énervé, une fois qu'il reprend conscience.

Niveau 2 :

Même chose qu'auparavant, sauf que sa musculature est multipliée par trois. Cette forme sauvage est quelque peu plus grande que son état normal.

Niveau 3 :

Pareil, mais la musculature est multipliée par cinq.

Niveau 4 (vient du premier forum) :

- Le lien entre Kanaw et Kaano permet à l'Humain de devenir plus sauvage, dans les moments où il se laisse dépasser par sa propre rage. Sa masse musculaire décuple (littéralement), et il ressemble à un homme-bête, tout en muscles. Il possède aussi deux crocs de cinq centimètres de long, à la place de ses canines, à sa mâchoire supérieure. Cette transformation le rend fou, et seuls le sommeil et l'inconscience lui permettent de reprendre sa forme normale, et de ne plus être un tueur instinctif.
- Le regard de Kanaw devient rouge sang et brillant, quand il se transforme. Son niveau de magie est assez exceptionnel, certes, mais il ne peut absolument pas se contrôler, même s'il gagne en force et en endurance.
- Transformé, Kanaw est non seulement fou, mais beaucoup moins rapide. C'est le prix à payer pour devenir un chasseur dans son état le plus pur. Il reconnaît cependant deux personnes dans cet état : Eleanora et Opale n'ont rien à craindre de la bête qu'il devient. Avec elles, il ressemble plus à un louveteau joueur.
- Ses crocs sont "visibles" dans l'état physique normal de Kanaw, car ses canines à la mâchoire supérieure sont désormais plus marquées que la normale : elles sont 1.5 fois plus grandes (au niveau de la partie visible des dents). Encore rien d'extraordinaire, mais il peut toujours mordre...

Niveau 5 (vient du premier forum) :

- Etant donné que Kan n'a rien vécu en rp qui expliquerait une différence de fonctionnement dans ses transformations, il est toujours aussi violent, se transforme pour les mêmes raisons, et ne reconnaît toujours que deux personnes, avec lesquelles il est toujours pareil.
- Comme le niveau est surtout offert grâce à Kaano, je vais me permettre d'accroître le côté bestial de Kanaw. Désormais, ses canines du haut seront 3 fois plus longues que la moyenne dans sa forme normale. Celles du bas seront 1.5 fois plus grandes, elle. Bien sûr, cela commence à prendre de la place, autant au niveau des racines des dents, que dans sous les lèvres, donc il va avoir un visage quelque peu changé, plus bestial, désormais, que fin. De même, Kanaw va changer ses habitudes alimentaires, puisqu'il aimera de moins en moins les légumes, et appréciera de plus en plus la viande... crue. Je considère cela, pour quelqu'un comme Kanaw, quelque chose de plus proche d'un handicap parce qu'il va falloir qu'il s'entraîne à embrasser les femmes avec des canines immenses, et que la viande crue laisse quand même une certaine odeur, et que son visage si beau va avoir une expression probablement plus dure. D'ailleurs, je ne vous dis pas à quoi va ressembler son fameux sourire ironique avec des canines énormes XD !
- Quand il sera transformé, par conséquent, ses canines du haut feront 10 cm, et celles du bas 5 cm. Comme avant, ses crocs ne seront pas plus résistants que ceux d'un loup... je vous rassure, ses dents et ses crocs ne devraient pas grossir plus que cela par la suite.
- Comme Kaano ne peut pas réellement bouger, je pense qu'actuellement il se base plus sur son odorat que sur autre chose. Je vais donc améliorer un tout petit peu celui de Kanaw, qui passe d'un odorat normal, à celui que pourrait avoir un "nez" (vous savez, ceux qui se servent de leur nez, justement, pour désigner les parfums à vendre ou non). Bien sûr, comme pour le reste, ceci fonctionne bien mieux quand il est dans son état quasi-animal, plutôt que celui d'Humain, puisque Kanaw étant ce qu'il est, il s'attache plus à sa vue qu'autre chose, et ne se rendra pas suffisamment compte de se changement pour le noter (sauf si vous lui mettez un corps en putréfaction devant le nez... ). Il arrivera, cependant, qu'une odeur entêtante le passionne plus, et qu'un truc immonde le dégoûte bien mieux (et le pousse fort probablement à se transformer). Dans son état normal, il sera cependant incapable de cibler une odeur plus qu'une autre (sauf si elle est naturellement plus forte), dans son état bestial, il pourra le faire après une énorme concentration... qu'il est quasiment incapable de produire dans un pareil état.
Evidemment, à un niveau pareil, ceci ne provoque ni véritable désagrément, ni véritable avantage... parce qu'il faut encore qu'il s'en rende compte, pour ça.

Niveau 6 :

- Kanaw parvient désormais à ne pas forcément oublier ce qui l'a fait se transformer. Cependant, plus l'événement est marquant, plus la colère est forte, plus la transformation est brutale, et plus il a de chances de ne garder aucun souvenir. Cela n'empêche pas le Croc Noir de se souvenir de la plupart des choses qui le poussent à la rage. Et, donc, de pouvoir "discuter" la frustration passée.
- L'odorat de Kanaw est légèrement plus développé, les odeurs commençant à être suffisamment présentes pour lui, au point qu'il en soit régulièrement gêné. Il n'arrive bien évidemment pas à faire la différenciation entre les odeurs, et vit cela comme un handicap.

Niveau 7 :

- Kanaw, transformé, peut reconnaître la plupart des membres de son entourage. Il peut donc sans problème protéger les siens, ainsi que ses amis. Bon, encore faut-il être ami avec le Roi, ce qui n'est pas toujours évident.
- Il arrive à maîtriser ses transformations, et donc sa rage, pour éviter de passer au stade "grosse brute" à chaque fois qu'on l'énerve. Quand il se retient, son regard est rouge et perçant, comme s'il était métamorphosé, mais sans la force et avec une maîtrise de la totalité de ses actes. S'il prend sur lui, comme n'importe qui tenterait de prendre sur lui quand on l'énerve, son regard passera de nouveau à l'orange.
- Kanaw obtient une forme d'empathie, suite à son odorat qui lui permet de ressentir des sentiments forts comme l'attirance, la colère, etc... il ne peut pas la contrôler. S'il ressent donc la colère de quelqu'un d'autre, il passera en mode bestial... sans savoir pourquoi. Il faut, au passage, que ce sentiment soit très fort pour qu'il puisse le percevoir, car si l'odorat de Kan s'est développé, il n'est pas très convaincant. Notamment à côté de celui de sa femme.

Niveau 8 - et actuel - :

- Le Kan métamorphosé a désormais une fourrure de deux centimètres de longueur moyenne par poil, et un museau. Sa fourrure est de la même couleur que ses cheveux : d'un gris très sombre. S'il n'est pas plus fort, il est certain qu'une fourrure peut amortir bien des coups. En parlant de ses cheveux, les poils au niveau de sa tête et de son cou font effectivement comme une crinière autour de lui. Quand il reprend forme humaine après ses transformations, le Croc Noir a l'air mal rasé, mais ne change pas plus que cela.
- L'empathie de Kanaw ne se maîtrise toujours pas, mais devient plus précise... et donc, peut-être plus dangereuse, même s'il sait maintenant ce qu'il lui arrive. S'il capte désormais, et partage, un grand nombre de sentiments, il n'en voit pas les subtilités et est incapable de les cibler parfaitement (par exemple, dans une foule, tout n'est qu'un brouillard diffus et désagréable, il est loin de déterminer les sentiments de tous).

Description Physique :
Si vous êtes une femme, Kanaw vous paraîtra probablement adorable et vous prendrez soin de l'observer discrètement pour vous rincer l'œil. Si vous êtes un homme, il vous tapera sur les nerfs.

Parce que cet homme là, un mètre soixante-dix de muscles affalés sur un trône, est beau. Parce qu'il est forgé dans un charisme évident qui fait les chefs, même s'il est généralement moins grand que les autres mâles qui l'entourent. Parce que son regard vide vous transperce, vous pourrez aussi bien le trouver charmant que détestable. Mais observons-le de plus près, profitons que sa femme ne soit pas dans les parages.

Même pour quelqu'un vivant à Llywen, les yeux du Roi sont singuliers. Ses globes oculaires sont noirs, ses iris orangés passent au rouge lumineux lorsqu'il est énervé. Certains disent que Kanaw ne fixe personne, qu'il voit au-delà des êtres. C'est simplement parce qu'il a le regard vide, comme perdu vers des lieux ou des souvenirs que les gens n'osent pas imaginer. Ce regard envoûtant que beaucoup comprennent comme violent, capable de transpercer le moindre mensonge, est empli de regrets et de tristesse. Ses enfants peuvent à peine calmer cette plaie béante que l'on peut discerner au creux de ses yeux, Eleanora et Opale aussi... Des cernes, marquées par la fatigue causée par un royaume en perdition à soutenir en étant blessé par ses cauchemars, longent ses paupières. Et, ses sourcils finement dessinés demeurent constamment froncés, dans une réflexion et une tension perpétuelles. Plongez-vous dans les yeux dérangeants du Roi, vous verrez peut-être un peu de sa douleur.

Vient ensuite son visage fin, qui auparavant avait des allures féminines, mais que son pouvoir a transformé en quelque chose de dur. Oui, les expressions de Kanaw sont sévères et semblent toutes bestiales. Oui, cela le rend encore plus inquiétant qu'il ne l'était avant. Le Roi de Llywen a tout d'un homme sauvage, avec des crocs démesurés et un goût évident pour la chair fraîche – interprétez cela comme vous le désirez... Plus jeune, il avait un sourire constant, il l'a pourtant changé pour un désintérêt total envers ce qui l'entoure. Cet homme n'a plus rien de joueur, il est grave, si grave qu'il n'est pas rare de voir une larme couler au coin de ses yeux.

Ce visage si dur, au bouc bien taillé, est orné de cheveux longs, raides et fins. Kanaw Llyr-Montgomery possède une chevelure noire, ou plus exactement d'un gris très foncé, causé par son lien assez particulier avec son Totem. Elle descend au niveau de ses coudes, et semble un peu désordonnée. Semble, en effet, parce qu'en réalité ces mèches de longueurs parfois aléatoires sont volontaires. Il reste quelque chose indéniablement dandy dans cette silhouette, jusque dans sa chute, comme un rappel à la beauté de son corps.

Ensuite, le reste du corps, où des cicatrices multiples, d'amour et de batailles, sont taillées dans le muscle de cet homme. Aussi mal soit-il, Kanaw prend soin de faire toujours de l'exercice, pour se rappeler la grandeur de ce qu'il a été. Et puis, même sans cela, son pouvoir lui permet d'avoir une forme physique plutôt impressionnante. Il est évidemment possible d'être plus musclé, car le Roi a pris soin de garder un physique plus charmeur que guerrier.

Que dire de plus ? Que cette remarquable forme physique lui offre un magnifique postérieur que beaucoup de femmes observent discrètement ? Que le sigle des anciens Corsaires est tatoué sur son torse ? Que ses doigts sont les plus habiles du royaume pour dévêtir une femme – sa femme, plus exactement, puisqu'elle est la seule qu'il ait le droit de toucher ? ... D'ailleurs, certaines autres informations confidentielles sont détenues par sa femme, si vous voulez connaître certains détails, demandez-lui.

Sachez tout de même que Kanaw ne semble pas apprécier d'avoir beaucoup de tissus sur le corps. Il préfère garder son torse nu, acceptant parfois un manteau, d'une matière rarement aussi belle que ceux des courtisans, simple et agréable. Quoiqu'il accepte de mettre comme habits, le seigneur de Llywen fera en sorte que cela accentue son air un peu sauvage, envoûtant et déchu... mais étrangement, il aura toujours l'air sexy, toujours cet air d'œuvre d'art, digne d'un dandy.

Caractère :
Un pâle rayon de lune éclairait la couche royale, et les deux corps enlacés des Llyr-Montgomery. Ils en étaient à cet instant qui suivait la jouissance, un de ces rares moments où ils pouvaient partager une forme de tendresse, dans une relation qui n'hésitait pas à en venir au sang. Les mains de Kanaw rapprochèrent les reins de Nora contre lui, et il posa sa tête contre la poitrine de sa femme.

Le père de famille laissa s'échapper quelques larmes qui n'étaient pas dues à l'épuisement, mais à sa tristesse constante. Leurs pouvoirs d'empathie les faisaient partager cette peine, à des instants qui ne s'y prêtaient peut-être pas, Kanaw ne s'étonna pas de sentir les pleurs de sa femme contre lui. Il ferma les yeux, dans un désir de ne surtout pas parler de ce qui le dérangeait, et se laissa aller au sommeil.

Pour comprendre le Roi, il nous faut une image simple. Prenez un verre de cristal - ou un verre tout court, mais le "de cristal" fait un peu plus classe dans la narration... donc prenez un verre de cristal, j'ai dit, et jetez-le de toutes vos forces contre un mur - oui, je sais, c'est du gâchis, mais c'est juste de la comparaison, c'est pas cher. A moins que vous ne soyez dénué de force, le verre se brisera immanquablement, quelle que soit son matériau. Les morceaux s'éparpilleront tout autour. Voilà, le Kanaw Llyr-Montgomery, ce n'est pas un homme atteint par un problème de personnalités multiples, c'est quelqu'un qui s'est brisé. Mais pas tout à fait.

Voilà, imaginez, toujours, que vous avez un de ces remords qui vous fait penser que, même si ce n'est qu'une comparaison, vous voudriez récupérer le joli verre de cristal. Kanaw a fait ça : il a voulu réparer son âme, même brisée. Ouais, c'est chargé de bonne volonté, mais je vais vous dire une chose : même avec la meilleure colle du monde, avec des doigts de fée et une patience infinie, le verre ne sera plus jamais le même. Il sera même plutôt... plutôt très mal en point. Voilà, c'est ça, un Kanaw. C'est un verre qui s'est brisé, qui cherche à se reconstruire régulièrement, mais qui jamais n'arrive à un équilibre parfait. Qui est voué à se briser de nouveau, qui cherche quelques petits morceaux qu'il a définitivement perdus, qui a mis un bout de cristal à l'envers ou au mauvais endroit.

La première chose à faire, donc, c'est de ne pas considérer Kanaw comme un être complet, mais comme un être qui ne connaît que trois stades à sa personnalité, et qui les fait tourner régulièrement : la destruction, la construction, et l'équilibre précaire. Cet équilibre n'étant jamais parfait, donc il finit fatalement par chuter, volontairement ou non, pour revenir à la destruction. Le Croc Noir n'est plus, depuis bien longtemps, un être normalement constitué.

Alors expliquons maintenant plus précisément sa façon d'être. Mettons des mots sur l'action de base, celle de jeter le verre de cristal, l'enfant un peu brusque mais sympathique et loyal qu'il était : la pendaison de ses parents, le risque qu'il avait de mourir comme eux quelques instants plus tard, avec sa jumelle. La première destruction a eu lieu quand l'enfant demanda à servir le Roi et quand sa soeur est définitivement partie, pour devenir sa rivale et sa principale ennemie. Après ce jour funeste, Kanaw Llyr ne pouvait plus être le même. Il n'était plus entier. Il tenta de rattraper tous les petits morceaux de cristal, quitte à se blesser... d'ailleurs, bizarrement, ce fut à cet instant qu'il commença à apprécier la douleur, dans un état masochiste. Et puis il fallait recoller le verre, essayer de le faire tenir, le briser, le recoller, et je vous passe les détails pour en venir à ce qui nous intéresse, au présent, car le passé sera suffisamment décrit dans l'Histoire.

Kanaw en est actuellement à l'instant qui précède la chute. Vous savez, quand vous tentez de garder un semblant d'équilibre, alors que vous sentez bien que cela ne durera pas, pour diverses raisons : parce que c'est trop difficile, déjà, parce que vous êtes fatigués, parce que ce que vous observez autour de vous ne vous plaît pas. Et surtout parce qu'il y a une loi de la gravité qui fait que, fatalement, on finit par tomber. A plus forte raison quand on est un verre maladroitement recollé.

Parce qu'il s'est recollé. Vous voyez cette famille, ce royaume maigre mais qu'il parvient à organiser tant bien que mal, ces proches qui gravitent autour de lui ? C'est l'équilibre. C'est ce qu'il a réussit à construire, avec de l'aide, bien sûr, ce qu'il chérit, parce que cela avait l'air d'une réussite. Mais il lui manque quelque chose. Et ce manque peut le briser. Et pour ce manque, il n'hésitera pas à embrasser le vide. Là, il est dans la conscience que tout peut se détruire à n'importe quel moment, parce que tout est trop fragile. Il faudra recommencer, ou arrêter d'essayer de se construire, après cela.

Parlons donc du déséquilibre. Parlons de la Mer. Kanaw Llyr-Montgomery est un marin, grisé par la vitesse que peut lui apporter le vent. Vous pourriez demander à certains de ceux qui ont navigué avec ou contre lui, tous sont d'accord pour dire qu'il était un des plus rapides, et que son rang de Chef des Corsaires n'était pas à discuter. S'il n'avait pas une force de frappe aussi impressionnante que celle des Pirates, ni une organisation telle que celle des Marines, il remplaçait la faiblesse de sa flotte par la rapidité. Kanaw est obsédé par la mer, depuis son plus jeune âge. Alors enfermez-le dans un palais, sur un petit coin de terre, cet homme qui cherchait l'aventure entre les vagues... Il est mal à l'aise, affaibli. Et sans sa superbe, sans l'eau, il n'est rien.

On pourrait se dire que le pouvoir peut le réjouir, lui qui a toujours cherché à gravir les échelons. Il faut déjà savoir pourquoi il voulait être Roi : par souci de venger la mort de ses parents, commanditée par cet homme qu'il a réussi à briser. Et maintenant ? Son arrivée au pouvoir ne lui a pas rendu ses morts, ni n'a fait revenir sa soeur vers lui. La tristesse est toujours là, peut-être plus forte que jamais, puisqu'il y a un goût d'échec qui s'y mêle. Et puis, être le Roi, cela ne lui ressemble pas, il préfère le rôle du Fou. Kanaw a été un ambitieux, mais il n'est pas taillé pour le pouvoir.

Il ne faut pourtant pas se tromper : si le pouvoir ne lui plaît pas, maintenant qu'il est un des hommes les plus importants de son Monde, cela ne l'empêche pas de bien gouverner, dans la mesure du possible quand on est entouré d'une multitude de monstres tous plus dangereux les uns que les autres. L'intelligence aiguisée du Croc Noir est loin d'avoir disparu, et si son côté ironique n'est plus aussi présent qu'auparavant, il est toujours aussi manipulateur, et peut juger une situation pour en trouver les solutions. Bien sûr, il n'est pas parfait, mais il peut quand même être vu comme un bon Roi. Ce qui est encore plus étonnant quand on voit des décisions tout à fait justifiées venir de la part d'un homme qui paraît brisé, puis s'éteint un instant après.

Avant, Kanaw était connu pour être aussi le plus grand coureur de jupons de son temps. Ou quelque chose dans le genre, en tous cas. Depuis, il s'est marié avec la deuxième fille de la famille Montgomery, et lui a promis qu'elle serait la seule femme dont il partagerait le lit. Ce sont les faits... Kanaw Llyr-Montgomery a en effet cessé de réchauffer tous les lits qu'il croisait. Son intimité n'est désormais plus qu'à la disposition de sa femme, et leurs pouvoirs d'empathies ont une tendance à rendre leur sexualité très productive.

Ainsi se pose la question de l'amour. Le Croc Noir aime-t-il sa femme, pour accepter de ne faire l'amour qu'à elle ? Ou, aime-t-il Opale, son ancienne seconde et aujourd'hui responsable de sa sécurité, qu'il observe régulièrement d'un air interrogateur ? ... Et bien, filons la métaphore, il manque un morceau au verre, et c'est peut-être celui-ci qui le destine à se briser. A force de le répéter, et aussi parce qu'il n'y était pas enclin avant de se rendre compte que ce n'était pas pour lui, Kanaw a effacé la notion d'amour de son coeur. Ou, plus exactement, il en a changé la définition. Alors pourquoi Opale et Eleanora ? Pour l'attendrissement que provoque l'une, et l'opposition qu'il trouve chez l'autre ? Est-ce que ce ne serait pas une simple notion d'attirance, vague et volatile ? Et bien, non, ce n'est pas cela non plus.

Il y a une femme que Kanaw aimera toute sa vie, une femme qu'il observera sans cesse. Peut-être l'avez-vous deviné, il s'agit de la Mer. Et, aussi étrange que cela puisse paraître, le Croc Noir retrouve la Mer en Eleanora... et en Opale. Voilà ce qui le pousse à la fascination, à l'adoration, voilà pourquoi après s'être douloureusement coupé des couches de la plupart des femmes de son royaume - et cela le dérange encore maintenant - , il en reste deux. Inconsciemment, son attachement est celui du marin aux flots.

Donc, si vous avez bien compris, oui, il les aime, mais pas comme on s'y attendrait. Ceci dit, le résultat est le même : il est très jaloux. Notamment d'un certain Johan qui lui paraît être bien trop proche d'elles et dont il se débarrasserait bien. Pauvre homme, il reçoit par sa simple présence toute la haine de son seigneur. Il faut dire qu'être confident d'Opale et d'Eleanora, ce n'est pas une si bonne idée. Mais bon... le mal est fait. Kanaw demeure à observer de loin ses sentiments, en évitant d'y penser.

S'il y en a qu'il aime sans réfléchir, pour eux, ce sont ses enfants. Peut-être a-t-il un mal fou à leur faire comprendre, mais ils sont la prunelle de ses yeux, et il les protégera à tout prix. Oui, le rêve de Kanaw, plus jeune, a toujours été de fonder une famille et de trouver ce bonheur, de l'offrir à ses petits, lui qui en avait été privé. Bon, tout n'est pas toujours simple, car il n'y a que des caractères forts dans le palais, mais il ne refuse presque jamais de passer un moment avec ses enfants. Armé d'une patience surprenante, même après avoir raconté 963 fois comment s'était passé le débarquement pour attaquer les Rebelles, 1354 fois la préparation du combat contre Tianh... et d'autres détails de sa vie d'aventurier ; il continue inlassablement à décrire ce qu'il a vécu, à expliquer pourquoi il fait tel choix pour le royaume... Et on peut aussi le trouver en train de jouer à l'extérieur. Une chose est certaine, les petits auront bien du mal à manquer d'un père.

Pour le reste, le Croc Noir a l'air bien vide, dénué d'intérêt pour ce qui l'entoure. La plupart du temps, il semble enfermé dans sa tristesse, à penser à ses fantômes. La perte de ses parents, et le rejet de sa soeur, lui font énormément de mal. Si une partie de sa famille a trouvé un semblant d'équilibre, il se sent cependant orphelin, et a l'impression d'avoir perdu trop de choses dans sa vie... ce qui ne peut que lui en faire rater d'autres, si on suit sa logique.

Il se sent plus que responsable de la mise à mort de ses parents. Et là vient un autre trait de Kanaw : pour lui, toute douleur mentale doit être liée à une douleur physique. Il veut avoir aussi mal qu'il souffre intérieurement. Et il souffre, oui, énormément. Au fur et à mesure, cela lui a donné un rapport à la douleur et au sang qui pousse au masochisme, puisque sa rédemption ne se trouvera que dans l'écoulement de ce liquide rouge. Rien de mieux pour ébrécher le verre, que de le voir incapable de garder son vin. C'est donc la souffrance qu'il réclame à sa femme... C'est donc par son sang qu'il cherche sa mort.

En parlant de sang, il y en a un autre que le sien qu'il apprécie tout particulièrement : le Roi, suite à l'évolution de son pouvoir, a un côté cannibale. Si, au début, cela l'a déconcerté, le goût certain pour cette nouvelle nourriture, il a eu le temps en huit ans de commencer à assumer. Ainsi, Kanaw mange des êtres humains, oui... mais il prend soin de ne pas leur ôter la vie uniquement pour cela... quand son pouvoir ne le pousse pas trop, bien sûr, car quand il ne parvient pas à se retenir, il ne va pas faire dans la dentelle. Généralement, ce sont les prisonniers qui disparaissent ainsi.

Voilà à quoi ressemble le Fou au fond de lui. Voici ce qui pourrait se briser d'un instant à l'autre, poussé par les remords, la rage, ou l'incompréhension. Voici pourquoi un esprit aussi vif que celui du Roi peut paraître maladroit dès que l'on touche à ses rapports affectifs. Maintenant, il ne reste plus qu'à voir le verre tomber une nouvelle fois... ou à le rattraper et à lui rendre les morceaux manquants.

Histoire :
Erwana et Kanaw Llyr furent les jumeaux nés de l'amour de leurs parents, dans une petite île de Pirates. Très vite, les parents mirent en valeur ce qu'ils attendaient de leurs enfants : qu'ils deviennent des Pirates, comme eux. Et, tout aussi vite, cette idée plut aux deux enfants.

Le petit Kanaw Llyr était un garçon fier, chahuteur, qui s'émerveillait de presque tout ce qui l'entourait, et qui trouvait en toute chose une source d'amusement. Sa soeur n'était pas comme lui, elle était plus froide, plus cruelle. Ils grandirent dans les entraînements, apprenant toutes les ficelles du métier de marin, à se battre, et le petit garçon devenait un adolescent, avec sa découverte de l'intérêt pour une femme, son premier baiser, volé par une fille de petite vertu du port où reposait le bâtiment de son père... et il voyagea avec sa famille, découvrant l'amour de la Mer, l'immensité des flots, l'horizon qui s'étale sans aucune terre pour le gâcher. Kanaw aimait la pleine mer, ses tempêtes qui faisaient trembler les nues. Il aimait quand le navire agressait des marchands, le pillage... très vite, il vit des gens perdre la vie. Très vite, il s'arma de ce sourire ironique, de cet humour assez particulier qui le suivrait durant un bon moment de sa vie.

Puis, un jour, alors qu'il avait douze ans, les soldats de la Marine arrivèrent dans le village où les Llyr vivaient. Ils étaient nombreux, suffisamment nombreux pour vaincre et mettre à bas tous les Pirates du coin, malgré la résistance. Bien vite, les parents et les jumeaux furent attrapés, enchaînés comme une bonne centaine d'autres personnes. Un échafaud fut monté sur la place du village et les prisonniers commencèrent à avancer, cinq par cinq, vers la mort.

On réagit de différentes manières à la mort. Kanaw, ayant accepté de goûter à l'alcool que lui avait proposé un de ses voisins avant de se lever pour aller se faire pendre, était un peu grisé par la boisson, ce qui soulignait plus encore la présence de son bouclier habituel : l'ironie. Il se mit à chanter... mais attention, pas n'importe quoi, il chanta une chanson à boire. Il dégrisa bien rapidement en voyant le corps de ses parents pendre devant son nez. Enfin, il cessa de chanter, et prit immédiatement une décision qui changerait le cours de sa vie. D'une voix plus sûre qu'il ne l'aurait imaginée, pour la première fois effrayé par la mort, et en état de choc, il demanda :
-Cela vous intéresserait-il, un loup dans la bergerie ?
Il se sentit jugé du regard, autant pas les soldats que par les Pirates. Il frémit, tout d'abord, tourné vers le chef de cette organisation meurtrière. Il retrouva le sourire, satisfait d'être le centre de l'attention générale. Et pas par arrogance, non, parce que sa soeur, qui était jusqu'ici à côté de lui, trouverait probablement l'occasion de s'échapper. Il se promit qu'il surprendrait encore bien du monde, de la même manière, et reprit d'une voix claire :
-Je me disais... que le Roi pourrait très bien avoir besoin de quelqu'un comme moi. Je crois que je n'ai aucun avenir dans la Piraterie.
Pour souligner ses propres paroles, Kanaw décocha un regard à la corde qui lui était destinée. Le gros bonhomme qui servait de chef à ce détachement de soldats paraissait surpris, demandant au garçon de répéter ce qu'il venait de dire. Et, pour la première et dernière fois de sa vie, l'enfant insulta ses parents.
-Je dis que je suis prêt à vendre ma vie au Roi, et que j'ai quelques projets à lui proposer. Voyez, mes parents viennent de mourir, et je pense que c'était deux imbéciles finis. Je vous échange ma liberté contre ma vie.
Il sentit comme un frisson, derrière lui, et remarqua que sa soeur avait disparu. Parfait. Elle allait le détester, lui en vouloir, jusqu'à la fin de leurs jours, mais c'était mieux ainsi. Au moins, si elle le haïssait, c'était preuve de bonne santé. Il venait de détruire aussi bien sa soeur que lui-même. Les soldats se rendirent compte à leur tour de l'absence d'Erwana. Il y eut un brouhaha, alors il haussa la voix, pour annoncer clairement :
-Je suis le Croc Noir, et je jure sur ma vie que cette jeune fille sera amenée face au Roi. On n'échappe pas deux fois à la mort !
Et voilà une belle carrière qui commençait...

Ceci dit, c'était bien beau, d'avoir une Lettre de Marque et le droit de piller sous les ordres du Roi, cela ne lui donnait ni bateau, ni... en fait il n'avait pas grand chose, à part un mécène. Alors, au port royal, il plongea ses mains dans ses poches trouées, errant sur les quais, en cherchant un capitaine corsaire qui voudrait bien de lui comme mousse. Parce que bon, il n'était ni grand, ni très musclé, et son pouvoir lui paraissait être un truc comme "perdre le souvenir d'une action qui tue tout le monde autour". Il avait rencontré un petit loup, tardivement d'après ce qu'on lui avait raconté, dans ses rêves. C'était un louveteau très gentil qui avait essayé de lui redonner un peu de bonne humeur.

Kanaw s'approcha d'un navire dirigé par un type un peu bourru, qui lui paraissait sympathique comme tout. Il s'appelait Enrik, ce monsieur, et même si son bateau n'était pas énorme, c'était un excellent marin. Bien vite, Kanaw lui attacha la figure d'un père, d'un mentor auprès duquel il voulait tout apprendre. Le gamin fut rapidement considéré autrement que comme un mousse sans intérêt, et commença à grandir sous les ordres de son capitaine, arrivant un beau jour au statut de second. Les combats se succédaient et le garçon jubilait. Dans le port de l'île principale des Corsaires, il avait même appris les femmes, leurs charmes féminins, et la beauté de leur intimité. A dix-sept ans, il paraissait non seulement un génie Corsaire, mais aussi l'un des amants les plus réputés.

La même année, une attaque des Pirates contre le navire d'Enrik leur valu une presque-défaite. De nombreux marins périrent durant l'attaque, ou suite à leurs blessures. Le capitaine lui-même manqua la mort de peu : son second avait lancé son fouet pour le protéger, s'était débattu comme un dément, avait repoussé les adversaires, mais cela ne pouvait pas guérir les blessures du vieux loup. Ils retournèrent au port le plus proche, et Enrik décida de laisser son navire à son second, s'il prenait la peine d'apprendre à écrire. Le Croc Noir fut un bon élève ; le septième jour d'Halié de Kura, 5074 après TM, il fit son premier voyage en tant que capitaine. Et ce voyage, se termina au port royal, Rhaak, et plus exactement dans ce qui était la forteresse royale, Aïekartass.

Il avait environ dix-huit ans à cette époque, et fit ses premiers pas dans cet endroit qu'il n'aurait jamais cru pouvoir visiter un jour. Il vit de ses propres yeux l'homme qui avait ordonné la mort de ses parents et du village de son enfance. Kanaw était là par décret royal, une envie de voir les capitaines des navires corsaires de la part des seigneurs. Bizarrement, Kanaw plut à la Cour, il s'y déplaçait avec aisance, jouait de ses connaissances et de ses remarques éclairées mais tellement douces envers son Roi. Alors que les autres capitaines Corsaires étaient renvoyés, suite à la réunion martiale, le Croc Noir fut invité à demeurer un peu plus longtemps.

Alors il n'hésita pas. Il prenait de l'importance, dans ce jeu de théâtre qu'il savait si bien mener. A tel point qu'une jeune fille un peu plus âgée que lui commença à se montrer intéressée par les on-dits au sujet des capacités sexuelles du jeune homme. Elle était blonde, vêtue de rose, l'air mutin, et était elle aussi douée dans les jeux de la Cour. Poppy Montgomery se découvrit donc un amant. Et lui, il commença à songer à la place du Roi, et donc à l'obtenir en se glissant un peu plus près de cette fille de haut rang.

Mais il devait repartir en mer, et la mer est bien plus intéressante que toutes les blondes du Monde. Elle trouva un fiancé pendant les combats du jeune homme. Il ne s'en étonna pas : il n'avait pas une once de sang noble dans les veines. Cela ne l'empêchait pas de tirer des ficelles en se faufilant dans les lits.

Il n'avait que dix-neuf ans, quand il rencontra, en étant justement dans le lit de la princesse Montgomery... l'autre princesse Montgomery. Il était sur le point de s'amuser un peu, mais Eleanora avait ouvert la porte sur les deux amants, et il avait croisé le regard de la jeune femme. Elle était belle, parfaitement à son goût, mais ce n'était qu'un détail. Il y avait quelque chose qui l'attirait énormément en elle. Quelque chose de cruellement sensuel.
- Je crains que nous n’ayons pas eu l’honneur d’être présentés… Eleanora Montgomery. La sœur cadette de votre… amie. Puis-je connaître l’homme qui a su trouver le chemin des jupons de ma très chère sœur ?

Le sourire qu'arborait Kanaw à cet instant précis était des plus sincères. Il avait trouvé quelqu'un qui lui paraissait être un excellent camarade de jeu. Plus encore, quelqu'un qui lui ressemblait un peu. Il lâcha Poppy, qui retomba mollement sur le lit.
-Kanaw Lyr. Capitaine des Corsaires, aux services de sa Majesté… Je suis étonné de ne pas avoir eu l’occasion de rencontrer la seconde fille du Roi auparavant. J’ignorais jusqu’à votre existence.
Oui, Capitaine des Corsaires. Comme quoi, cette forme de prostitution qu'il faisait dans la Cour l'avait mené bien haut, pour un brin de jeune homme comme lui. Il prit la main d'Eleanora, y déposa un charmant baisemain.
- Ne vous inquiétez pas, vous n’êtes certes pas le seul…
-Nora, je… est-ce que tu as l’intention de…
- Excuse-nous, Poppy… Je voudrais m’entretenir un instant avec ton amant, tu permets ?
Kanaw n'attendit pas de réponse de la part de son amante, remonta son pantalon, et sortit, armé de toute sa superbe, dans le couloir. Il suivait la princesse inconnue, conscient qu'il prenait là une décision importante pour le reste de sa vie. Et, à vrai dire, il avait bien vu la différence entre les deux princesses... il avait bien vu laquelle des deux avait hérité de la débilité du père.
Il fallut très peu de temps pour qu'il soit fiancé à la plus jeune des filles Montgomery.

Pour la Cour, cela paraissait étrange. Elle était invisible et il se plaçait constamment en lumière. Il était rieur, charmeur, et elle... faisait un peu peur à tout le monde, à vrai dire. Eleanora souligna un jour qu'ils étaient la glace et le feu. C'était juste. Ils était cet étrange mélange qui les affaiblissait, mais qui leur donnait une raison d'être. Et, chargés de mystères, ils apprenaient à se faire confiance.

Et la blonde se faisait régulièrement ignorer par son amant joueur.

Kanaw rencontra une autre jeune femme, cette fois plus jeune que lui de deux ans, quand il eut vingt ans. C'était dans une auberge, il était là pour boire et pour toucher aux femmes, et elle... elle devait probablement chercher un équipage. L'alcool brouilla les souvenirs de l'homme, au sujet de cette rencontre. Il savait juste qu'il s'était réveillé dans sa chambre, sans l'avoir touchée. Et, il observa comment elle se battait, et lui sauva la vie en tuant un type rondouillard qui voulait peut-être se taper la demoiselle.

Elle lui offrit une opale, qu'au début il garda par attachement envers la demoiselle... jusqu'à ce que cette opale devienne plus importante pour lui, de jour en jour. Jusqu'à ce qu'il observe aussi bien la Mer dans les yeux d'Eleanora que dans ceux d'Opale. A cette époque, il se construisait un équilibre. A cette époque, il mit en place ce qui deviendra sa principale faiblesse.

Kanaw vécut une année de missions pour le Roi, maintenant qu'il était le plus important de tous les Corsaires, et qu'il avait reçu de son seigneur le bateau qu'il avait dessiné. Opale devint sa seconde, Enrik demeurait son conseiller, son père, et il poussait Eleanora de nombreuses avances, en vain. Elle ne voulait pas lui offrir ce qui l'intéressait, elle le faisait patienter.

L'année qui suivit fut celle de l'apparition de Tianh, de l'ordre du Roi d'éliminer ce monstre. Kanaw parvint à pousser les deux autres membres les plus importants des flottes de ce monde : Elbénir Retniw, le meilleur des soldats de la Marine, et Erwana Llyr, Capitaine en chef des Pirates. Au cours d'une discussion entre eux trois, ils décidèrent de s'allier pour s'attaquer au monstre. Kanaw n'avait pas revu sa soeur depuis bien longtemps. Elle avait très bien réussi... et le haïssait toujours autant. Le verre se brisa, pas dans un grand éclat de cristal, mais suffisamment pour plonger un peu dans la folie. Et alors qu'ils se dirigeaient vers Tianh, des monstres attaquèrent l'équipage du Croc Noir dans le Cocyte, et capturèrent Eleanora. Quelque part, quelqu'un piétina des morceaux de cristal.

La suite de cette funeste journée, Kanaw ne s'en souvenait pas. On lui dit qu'il s'était transformé, suite à la colère de voir sa fiancée enlevée, qu'il avait sauté dans les eaux d'un fleuve dangereux et qu'incapable d'aller la retrouver, il avait retrouvé son navire. A son réveil, il dut choisir entre sa mission pour le Roi et son envie de sauver Eleanora. Il décida de lui faire confiance pour les retrouver. De penser qu'elle pouvait s'en sortir, même s'il était mort d'inquiétude et que ses yeux arboraient presque constamment une jolie couleur rouge.

Alors, il arriva sur la plage où se trouvait Tianh, profitant de la présence de ses ennemis à ses côtés. Pour soutenir ses espoirs, Eleanora réapparut. Elle était blessée, il voulait l'aider, mais elle l'ignora. Sa soeur était elle aussi suffisamment désagréable pour qu'il se laisse aller à cette rage sourde qui l'appelait depuis trop longtemps. Encore une fois, Kanaw se transforma, et prit soin de lécher les blessures de sa fiancée... sans la reconnaître. C'était instinctif. Tout aussi instinctif que sa charge vers le monstre qu'était Tianh.

Il y eut une bataille. Son état bestial ne lui permit pas d'en garder souvenir, mais il se fit projeter, inconscient, et se réveilla en voyant le visage de sa fiancée... qu'il crut sur le point de le tuer. Elle ne le fit pas, ils remportèrent la victoire et les troupes se séparèrent.

Opale, Eleanora et Kanaw revinrent sur l'île royale. Le Corsaire était bien mieux vu par le Roi, après avoir rallié trois clans rivaux, et avoir ramené la tête de Tianh. Cependant, Kanaw n'était pas de bonne humeur. Depuis la peur d'avoir perdu Eleanora, il semblait attaché à une tristesse environnante. Il décida d'en parler à sa future femme, de lui dire que ce qu'il souhaitait le plus, au-delà d'un royaume, c'était des enfants. Et, mieux encore, il voulait leur offrir une famille qu'il n'avait jamais eue. Ou, du moins, qu'il avait perdu depuis trop longtemps.

Peut-être que cela put pousser leur confiance à un point nécessaire pour avancer. Elle lui demanda de le suivre, ils traversèrent le désert qui séparait la demeure royale de son port, pour arriver jusqu'à un bâteau, la Rose Noire. Un bateau dont la princesse était capitaine. Etonné, mais curieux, il la suivit, se découvrit une haine pour un certain Johan, un blond chétif qui avait probablement des vues sur sa fiancée et sur sa seconde, et dont l'imbécillité rivalisait avec la naïveté.

Eleanora lui montra tout de son secret, et, pour la première fois, ils firent l'amour ensemble. Il lui ravit sa virginité. Quand ils se réveillèrent, Eleanora découvrit quelque chose qu'il dissimulait dans ses vêtements : une opale. Kanaw dévia la conversation, demanda à aller se restaurer dans une taverne où ils virent sa seconde dans un état d'ébriété avancée. Quand il décida de retourner avec les femmes à la demeure royale, ils se firent attaquer. Kanaw se transforma face au danger.

La suite ? Il semblerait qu'ils se soient dirigés jusqu'à un oasis, où Kanaw fut enlevé par une femme assez... sulfureuse. Il reprit ses esprits face à elle, qui cherchait plus à l'allumer qu'autre chose, avant de le tuer. Grâce à Opale et à Eleanora, il s'en sortit. La princesse reconnut l'allumeuse comme étant une amie de Poppy. Cela devenait nécessaire d'éliminer le couple héritier. Le Croc Noir n'avait pas envie d'attendre et de risquer encore leurs vies. Il commandita l'assassinat du mari de Poppy et alla s'occuper lui-même de son amante.

Tout en la charmant, il l'empoisonna. Eleanora et lui devinrent héritiers de la couronne. Beaucoup se méfiaient d'eux. Le Roi, en faisait peut-être partie, puisqu'il demanda à son futur gendre d'étouffer une révolte de civils, soutenue par Erwana. Kanaw accepta, fut accompagné par les Marines, qui avaient eux aussi eu le droit à cette étrange mission, et par la Rose Noire dirigée par son capitaine... qui s'était masquée. Un long moment passé sans toucher sa future femme avait mis le Capitaine des Corsaires dans un état de frustration ultime, si bien que quand ils se retrouvèrent l'un en face de l'autre, après avoir découvert le goût pour la chair humaine, il ne put résister au besoin de lui faire l'amour.

Kanaw avait trouvé une cascade dans la forêt de l'île des Rebelles. Il l'y amena et lui fit l'amour comme jamais il ne l'avait fait auparavant. Et pour cause, elle tomba enceinte après cet acte précis. Difficilement, le verre était en train de reprendre forme, de tenter de se donner une allure, une existence propre. Il ne le savait pas, mais il avait fait un premier pas vers ce qui serait son bonheur.

Il fallut cependant quitter cette cascade, et l'eau tiède qui les avait entourés durant leur échange. Kanaw reprit son rôle de Capitaine, mais avant de confronter son avis à celui d'Elbénir, un monstre marin arriva sur l'île, et mit fin à la bataille avant même qu'elle ne débute réellement. Ils prirent la fuite, et une semaine plus tard, ils étaient de retour chez le Roi.

Kanaw exposa la situation au seigneur. Il lui expliqua qu'il craignait bien plus les monstres que les Rebelles, mais le Roi était attaché à son inquiétude. De plus en plus de manifestations monstrueuses avaient lieu. Et, au bout de très peu de temps, Eleanora présenta les premières nausées de la grossesse. Il fut très simple de deviner ce qu'elle avait. Et, au delà de tous les murmures des courtisans et de la famille royale, celui qui en était le plus heureux, c'était le futur père. Son attention auprès de sa fiancée redoubla.

Et jour, elle l'attendit dans sa chambre, et lui exposa quelque chose qui le mit terriblement mal à l'aise. Quelque chose qui, inconsciemment, empêcha le verre de parfaitement se construire. Elle lui donna le choix, entre rester dans sa débauche et ne jamais la toucher, ou ne profiter que d'elle. Il accepta de lui rester fidèle, pour leur enfant, pour le respect qu'il avait pour cette femme aussi. peut-être pour autre chose qui naissait en lui. Ce regard qu'il portait sur elle lui faisait penser à la mer. Et c'était comme si les flots lui demandaient de leur être fidèle. Il ne pouvait pas résister, il ne pouvait pas refuser. Mais, dans cette même promesse, il laissa de côté un morceau du verre, en espérant qu'il puisse tenir sans.

Puis tout alla très vite : le Roi décida de marier les deux futurs parents. La Cour fit penser au jeune Llyr à une grosse ruche qui s'affairait. Tout le monde avait quelque chose à faire, tout le monde courait, pour que cet événement ait lieu le plus rapidement possible. Le Croc Noir était trop occupé par le danger des monstres, à chercher un moyen de former les Corsaires à combattre un tel risque sans mourir à chaque fois, pour vraiment prendre part aux préparatifs. Il se retrouva cependant, un beau jour, habillé de son plus bel uniforme - bon, d'accord, il avait été fait pour la cérémonie par une tripotée de tailleurs sortis de nulle part - , à fixer Eleanora qui s'avançait vers lui. Sans savoir pourquoi, il tourna un court instant son esprit vers Opale, sentit son coeur se serrer à cette idée, pus il se laissa de nouveau porter par la folie de la Cour.

Finalement, il avait presque eu tout ce qu'il désirait. Maintenant, il ne restait plus qu'à se laisser faire. Ou pas. La princesse arriva jusqu'à lui, pendant qu'il était en train de recevoir les félicitations d'une foule interminable - il était passé en mode automatique, variant ses "Nous vous remercions" avec des "Je suis très heureux de vous voir ici", même s'il ne connaissait pas la plupart des personnes présentes, à part les demoiselles avec lesquelles il avait partagé un moment d'intimité. Eleanora le menaça de son poignard, captant rapidement l'intérêt de son mari, et lui demanda de la suivre. Il le fit sans discuter.

Elle l'amena à une plage déserte. Il souriait, arborant son masque ironique. Elle plaça son poignard sur la gorge du jeune homme, lui ordonna de les marier. Bien sûr, même s'il en avait un semblant de droit en étant capitaine, il n'était pas sur son navire, ni n'avait de témoins. Il ne voulut pas discuter face à un poignard, et fit ce qu'elle lui demandait, en proie à une liesse qu'il ne s'expliquait pas. De toutes manières, il lui manquait un morceau de cristal pour comprendre le geste de sa femme.

Par la suite, il fallut supprimer le Roi. Kanaw le convainquit d'aller regagner la confiance du peuple, pour éviter l'essor des Rebelles, durant une mission d'une simplicité effrayante : il fallait simplement traverser la mer. Un navire de mercenaires fut pourtant là pour intercepter le bateau du Roi, tuer tous ses occupants, en se faisant passer pour Pirates. Quand Kanaw retrouva ceux qu'il avait payés pour tuer le seigneur, il les tua sans hésiter. Il ne fallait pas laisser de traces.

Alors, le royaume tomba sur ses épaules et sur celles d'Eleanora. Et si, au départ, il souriait encore, il perdit bien vite de sa superbe. Pas parce que c'était plus dur que prévu, pas parce qu'il ne se débrouillait pas bien, non. Parce qu'il n'était pas fait pour ce rôle.

La mer montait, les monstres étaient de plus en plus présents, les Corsaires sans Capitaine à proprement parler... Le Croc Noir prit tout en main, sa femme étant désormais à un stade avancé de sa grossesse : il rallia Elbénir à sa cause, le nomma Amiral, et fit des Corsaires et des soldats de la Marine un seul et unique camp. Ensuite, il décida le déplacement des peuples encore en vie vers un seul et unique lieu. Il fallait faire une nouvelle ville, et éviter de séparer les populations qui diminuaient trop rapidement. Le Croc Noir nomma Opale capitaine de Punition Expéditive, son ancien navire, et Chef de sa garde personnelle. En échange, Eleanora réclama le poste de second d'Opale pour le blond parasite. Il fallut bien laisser faire. De toutes manières, il avait d'autres problèmes.

En effet, la grossesse de la princesse devenait inquiétante. Elle n'avait plus de force, paraissait bien plus grosse que les autres femmes dans son cas, et semblait souffrir énormément. Kanaw ne s'y connaissait pas trop en grossesse féminine, donc il écoutait les médecins qui voulaient bien avoir l'air crédibles, et qui survivaient à sa femme, bien sûr. L'un d'entre eux annonça qu'il y avait plusieurs coeurs qui battaient dans le ventre de la Reine. Sans prononcer sa crainte, le Roi supposa qu'il y avait peut-être un risque que ce soient des jumeaux. Un risque, pourquoi ? Parce que ses rapports avec sa soeur n'étaient pas des plus encourageants.

Un jour, la douleur d'Eleanora s'amplifia. Elle était encore plus pâle que d'habitude. Elle annonça, peut-être pour la première fois de sa vie, qu'elle avait besoin d'aide. Dans la mesure du possible pour quelqu'un qui portait le pouvoir presque seul, il surveilla sa femme. Ce fut à l'instant où il était en train de discuter avec Elbénir du voyage prévu pour rallier les peuples, qu'il entendit un bruti sourd d'une chute. Avant de prendre la peine de réellement s'excuser auprès de son ancien rival, le Croc Noir était au chevet de la Reine, à côté du grand lit où il l'avait déposée. En attendant l'arrivée des médecins, il retira discrètement les armes dissimulées dans la couche royale, puis, comme sa place n'était pas ici, il alla attendre dans le couloir.

Ce fut long, terriblement long. Kanaw eut le temps de s'excuser auprès de son Amiral, de faire les cent pas, de discuter avec Enrik qui était venu le rejoindre pour cet événement important dans la vie de son ancien élève. Les yeux rouges du Roi trahissaient sa tension. Au petit matin, Enrik dormait sur un fauteuil à côté de lui, et Kanaw était épuisé, mais un cri tant attendu se fit entendre dans la pièce à côté de lui. Le jeune homme se redressa, en proie à une excitation qui rappelait la joie qu'il ne s'était jamais offert. Un autre cri. Il avait eu raison, c'étaient des jumeaux. Il voulait les voir, trépignait d'impatience. Mais d'autres cris, paniqués, se firent entendre.

Quelques instants plus tard, un médecin sortit avec deux enfants. Un garçon et une fille. On lui demanda leurs noms, il répondit, de plus en plus inquiet car il pensait que sa femme l'aurait fait, que la fille s'appelait Néréide et le garçon Alastyn. En théorie, il le savait bien, ils auraient dû être dans les bras de leur mère. Enrik, réveillé par le brouhaha, partagea avec Kanaw un regard inquiet, avant que le Roi ne pénètre dans la chambre en bousculant tout le monde.

Sa femme était allongée sur le lit, inconsciente. Elle avait une hémorragie, les médecins jugeaient qu'elle mourrait probablement. Par un étrange contrôle de soi, Kanaw ne se transforma pas, malgré un regard d'un rouge vif. Il hurla qu'il y avait tout intérêt à ce que la Reine survive, sinon... sinon il tapisserait sans peine les couloirs du château de sang de médecins. Après tout, il savait bien qu'Eleanora leur faisait peur et ne leur inspirait pas confiance. Elle avait tué un grand nombre d'entre eux. Alors il était très simple de supposer qu'ils ne faisaient guère d'efforts pour la sauver.

La rage de Kanaw eut son petit effet, puisque les médecins faisaient de leur possible pour aider la Reine. Le Roi, lui, avait confié les repas de ses enfants à une nourrice, mais passait le plus de temps possible avec eux... entre la direction du royaume, ses enfants, la préparation de l'exode, et le temps qu'il passait au chevet de sa femme, il approcha d'un stade proche de l'épuisement. De plus, Eleanora avait refusé depuis quelques temps leurs câlins, à cause de sa grossesse... du coup, il était dans un état de frustration intense.

L'inconscience de sa femme s'éternisait. Et, parce que le beau Roi était peu à peu jugé par la Cour comme veuf, la nourrice des enfants chercha à s'approcher un peu plus de lui, et à espérer quelque chose de plus qu'un simple rapport professionnel. Kanaw ne répondait pas à ses avances. Il restait le plus longtemps possible à pleurer à côté d'Eleanora, en espérant qu'elle se réveille. Tout ceci était de sa faute. C'étaient ses désirs qui avaient conduits ici sa femme.

Il avait installé les enfants dans la chambre de leur mère, dans l'espoir que cela l'aide. Et, suite à un soir où la nourrice le draguait devant une Eleanora inconsciente, la Reine se réveilla. Cependant, Kanaw ne perdit pas cette tristesse qui l'avait habité en la voyant sur le point de mourir. Ni ses remords.

Il n'eut pas le temps de se remettre de sa peur : l'exode devait s'accomplir. Il propagea la rumeur de leur départ, contempla l'aurore qui se levait sur une multitude de navires, et dirigea, à la barre de Punition Expéditive puisqu'il avait réussi à convaincre Opale de le laisser naviguer, le plus gros mouvement de population de l'histoire du Monde des Humains. Le voyage fut long, terriblement long, et Kanaw passait plus de temps à la barre ou à discuter avec Opale et Elbénir qu'avec sa famille. C'était parce qu'il les fuyait. Il les mettait consciemment en danger et ne supportait pas cela.

Neuf mois après la naissance des jumeaux, Eleanora tomba de nouveau enceinte. Ils avaient commencé à construire la ville, le Roi lui même participant autant que possible aux chantiers. Il avait remarqué la présence de Pirates durant le voyage. Peut-être sa soeur était-elle dans cette foule, dissimulée là où il ne pourrait la voir. Peut-être était-elle fière de lui, ou peut-être le haïssait-elle plus qu'auparavant. Il aurait aimé savoir. Il aurait aimé la retrouver.

Eleanora l'inquiétait de nouveau, mais essentiellement parce qu'il apprenait à partager ses sentiments. Elle avait peur de risquer de nouveau sa vie durant son accouchement. Lui aussi craignait le retour de cette situation, mais il cherchait à la rassurer, avec force d'attentions et de caresses. Il n'y eut aucun problème durant le moment tant redouté... Sept ans, presque, après leur arrivée, la ville fut terminée. Les enfants étaient désormais grands, et Kanaw les protégeait d'un regard lointain, mal à l'aise avec eux, la plupart du temps. Mais ce problème dissimulait un amour paternel sans bornes. Il fallait juste ne pas l'énerver.

Cependant, quand son regard se portait sur la mer, dans sa demeure royale, il se sentait terriblement mal. Presque autant qu'en observant Opale ou Eleanora. Le Croc Noir commença à avoir des envies de douleurs autre qu'un certain masochisme. Un jour, au crépuscule, il avait été retrouvé inconscient, à côté de sa fenêtre, baignant dans son propre sang. Quand il retrouva, déçu, conscience dans son lit, il ne donna pour explication que son assurance qu'il ne méritait que ce sort, qu'il faisait trop souffrir les autres pour vivre. Qu'au fond de lui, il était déjà mort.

Il savait bien que le verre ne tiendrait plus longtemps avant de se briser. Tout ce qu'il désirait, c'était provoquer la chute finale. Et, éventuellement, mourir avant de les tuer. Mourir avant de se noyer dans le chagrin.

Mon mari

Validéééé bien sûr !!! XD

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