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 Ciryan Llyr-Montgomery

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Ciryan Llyr-Montgomery
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Ciryan Llyr-Montgomery


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Nom de l'Esprit : Silin
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MessageSujet: Ciryan Llyr-Montgomery   Ciryan Llyr-Montgomery Icon_minitimeMar 9 Sep - 15:01

Nom : Llyr-Montgomery

Prénom : Ciryan

Surnom : Il n’en a pas pour l’instant, à voir.

Age : 5 ans.

Camp : Civil.

Métier : « Quand je serai grand, je serai comme Papa. » Non ? Ce n’est pas une réponse, vous êtes sûrs ? Bon, bon… A cinq ans, le seul métier que Ciryan puisse avoir, en dehors de rêver à ce qu’il sera un jour, c’est le dur travail d’enfant du couple royal. Et croyez-moi, parfois, c’est un vrai métier !

Description Physique :

- Chut…

Le petit garçon étouffa un petit rire et se terra plus encore dans son buisson. De l’amas de feuilles et de terre dont il s’était recouvert pour se camoufler aux yeux de sa sœur qui était censée le chercher, on ne distinguait plus grand-chose d’autre que la couleur sombre de ses cheveux. Ciryan perçut un bruit et se redressa, faisant retomber quelques mèches noires devant son regard. Leur couleur était infiniment sombre, tranchant vivement avec le vert environnant, dans un contraste saisissant qui attirait l’œil plutôt qu’il ne l’en éloignait. Coupés plutôt courts, ses cheveux battaient l’air sur son front, à la limite de ses yeux, et sur ses oreilles, sans plus le gêner que cela. Certes, quand il serait plus grand, il avait bien l’intention de dire à sa Maman de les laisser pousser comme son Papa, ses cheveux.

Mais d’ici là, il ne protestait pas lorsque venait l’heure fatidique de la paire de ciseaux, et que l’obscurité de ses cheveux tombait en petites mottes sur le sol. On aurait pu se demander de qui il tenait cette couleur fascinante, mais cela ne prenait qu’un vague temps de réflexion… Certes, ses deux parents étaient tous les deux bruns, ce qui laissait planer un doute, chassé par la densité du noir qu’il arborait sur sa tête. Un noir si pur ne pouvait venir que de sa mère… Mais la raideur et la finesse de sa chevelure, en revanche, devait leur texture à ceux de son père. Un savant mélange qui soulignait agréablement le visage encore un peu rond de l’enfant.

Ciryan passa une tête prudente hors de sa cachette, fronçant les sourcils d’un air perplexe. Ses joues, sans être particulièrement bouffies, avaient cependant la rondeur douce et légère de l’enfance, et son petit nez froncé ne faisait qu’accentuer cette impression de naïveté et d’interrogation constante. S’il avait la couleur des cheveux de sa mère, le reste de son visage prévenait déjà de courbes qu’il ne tiendrait que de son père. Son menton, déjà, quoique doucement accentué, la forme de son front et du contour de ses yeux – vaguement inquiétant – annonçait fièrement à qui voulait bien le regarder assez longtemps pour le remarquer, qu’il était indéniablement le fils du Croc Noir.

Ciryan cligna des yeux, de plus en plus perplexe de ne pas voir arriver son aînée. Ses iris bleus furent un court instant masqués par ses paupières, puis dévoilèrent à nouveau leur couleur hypnotique. Hypnotique, car fondamentalement étonnante… Les yeux du petit garçon semblaient hésiter incessamment entre la dominance d’un bleu d’acier, parfait et glacial, comme celui de sa mère, avec la chaleur discrète et presque inexistante de quelques petits éclats de couleur orangée, brillant non loin de ses pupilles. Oh, il fallait bien sûr un examen minutieux pour s’en rendre compte. A première vue, on aurait pu simplement dire, « Cet enfant a les yeux de sa mère. » Simple, net, précis. Mais cela ne l’était jamais, jusque dans son physique qui semblait vouloir allier les particularités de chacun de ses deux parents, en un mélange à la fois fascinant et inquiétant.

Sa mère l’avait vu, cet éclat orange, dans son regard, qui ne luisait que lorsque le soleil ou la lumière d’une chandelle était assez brillant pour qu’on le remarque. Elle ne pouvait s’empêcher de le voir, comme si ce simple fait pouvait la rassurer d’une quelconque manière. La glace cohabitait avec le feu, jusque dans les yeux de son plus jeune fils… Ciryan secoua la tête de plus belle, et s’extirpa de son abri, arborant fièrement ce visage naïf et innocent, à la peau rosée, protégée de la chaleur des rayons du soleil se reflétant sur l’eau. S’il était plutôt chétif – comme tout enfant qui se respecte – il n’était pas non plus filiforme ni sous-alimenté. On voyait à ses épaules droites et à ses petites jambes, qu’en grandissant, il se formerait tout à fait convenablement. Plus petit en taille comme en âge, que son frère et sa sœur, il portait souvent les mêmes vêtements pour jouer dans le jardin : ceux qu’il avait le droit de salir. Autrement dit, on le croisait la plupart du temps vêtu d’une chemise blanche – qui ne l’était pratiquement plus à force de se traîner dans la terre – une veste d’un bleu royal enfilée par-dessus mais laissée ouverte – parce que ça donnait chaud, de courir – et un pantalon noir un peu déchiré, accompagné de bottes de la même couleur, qu’il aimait beaucoup – parce que comme ça il ressemblait à son Papa.


Caractère :

« Moi quand je serai grand, et bien je sauverai tous les animaux et tous les gens qui ont mal, parce que j’aime pas quand ils pleurent et qu’ils sont tristes, ça fait mal au cœur et puis j’ai envie de pleurer aussi, après. Mais c’est pas bien de pleurer, Maman elle dit que ça sert à rien. Moi je sais pas… Des fois c’est bien de pleurer, parce qu’après on se sent tout bizarre, et puis on va mieux… »

- Maman, maman, maman !!!
Ciryan courait de toute la force de ses petites jambes, comme si le ciel allait soudainement lui tomber sur la tête, ou qu’il était poursuivi par les flots en furie eux-mêmes. Eleanora le vit arriver avec un calme déconcertant compte tenu de l’état d’énervement et de panique de son fils. Elle savait exactement comment il fonctionnait… Et quand il était dans un tel état de nerfs ce n’était pas une montée d’adrénaline qu’il destinait à lui-même, mais à un autre être vivant à qui il voulait porter secours. De fait, la mère avec vu juste, puisque l’enfant, hors d’haleine, les yeux et les joues rougies, se mit à tirer fortement sur sa robe avec une insistance qui ne laissait pas douter qu’il ne s’en irait pas avant qu’elle n’accepte de le suivre. Entre deux respirations haletantes, Ciryan parvint à articuler :
- Maman y a… y a un pitit animal, tout là-bas dans le jardin. On dirait… On dirait Silin, tu sais. L’est pareil, tout roux, il a mal, il peut plus bouger… Viens voir, viens voir. Faut qu’on l’sauve.
L’enfant prit vivement la main de sa mère, qui ne protesta pas, peut-être par simple habitude, et il la guida au travers du jardin parsemé d’arbres fruitiers qu’il évitait en zigzaguant, jusqu’à atteindre un pommier d’une taille respectable, au pied duquel un écureuil roux gisait, sa tête bougeant faiblement, ses grands yeux noirs regardant les nouveaux arrivants avec une lueur de panique. Ciryan s’agenouilla sans doute un peu trop brusquement pour ne pas effrayer l’animal, et lui dit doucement :
- T’inquiète pas, tu vois, j’t’ai ramené ma Maman, comme j’ai dit. Elle va t’aider et te soigner, tu vas voir. Faut plus avoir peur… Hein, Maman ?
Le regard du petit garçon se redressa vers sa mère qui observait tour à tour l’enfant et l’animal, le visage tendre mais sans réaction apparente. Comme s’il y avait déjà bien longtemps qu’elle avait pris cette habitude… Elle s’agenouilla à son tour, et Ciryan sourit de toutes ses petites dents, ravi.
- Tu vois j’te l’avais dit qu’elle était trop gentille, ma Maman. Tu vas aller mieux tout de suite, tu vas voir…
Il regarda avec fascination et envie sa mère prendre délicatement entre ses doigts fins le petit corps blessé, et se relever lentement, tout en fronçant le nez. Ciryan, tremblant légèrement d’une impatience et d’une excitation qu’il avait peine à maintenir, de voir le petit animal de nouveau sur pied, demanda alors :
- Quessque tu fais ?
- Je vérifie qu’il n’a pas trop peur…
Le petit garçon laissa échapper un petit rire, tout en bondissant sur ses pieds, ses cheveux noirs suivant ses mouvements répétitifs en masquant par à-coup ses yeux bleus.
- Mais il peut pas avoir peur de toi ! On va l’soigner, hein, on va l’soigner !

« Moi quand je serai grand, je ferai comme Papa. Parce que Papa il est super fort, et pis en plus il fait plein de trucs très très durs à comprendre, avec des papiers, des plumes et tout et tout. Moi j’sais faire que des dessins, mais j’le regarde quand il fait, comme ça ben après j’pourrais comprendre et faire comme lui. Je sais pas ce que c’est, mais j’suis sûr que c’est très très très important, ce qu’il fait, mon Papa. Alors j’veux faire pareil, pour qu’il soye fier de moi. »

- Et là c’est quoiiiii ?
Perché à genoux sur un petit tabouret, les coudes savamment posés sur le bureau de son paternel, Ciryan se penchait allègrement par-dessus l’épaule de son père, sans se douter que –peut-être, allez savoir ! – il le dérangeait profondément dans son travail. Oh, après tout, cela partait d’une bonne intention… Le petit garçon avait sa jauge d’attention remplie au maximum, et ses yeux fixaient si intensément les papiers remplis de chiffres et de lettres incompréhensibles qu’il en avait presque le tournis. Et pourtant… Il ne s’ennuyait pas. Lui qui était toujours rendu à l’extérieur pour courir, sauver des animaux ou faire les quatre cent coups avec Néréïde et Johan, était soudainement doté d’une patience d’ange, lorsqu’il s’agissait d’essayer d’aider son père. Mais peut-être bien que le Croc Noir n’aurait pas la même patience que son fils. Il était occupé à remplir une grille de chiffres, et n’avait pas forcément besoin qu’on le perturbe dans ses comptes.
Ciryan n’avait pas l’air de seulement remarquer cette part du problème, et souriait de toutes ses dents, très fier d’avoir obtenu l’autorisation de rester dans le bureau de son Papa, et même de s’asseoir à côté de lui. Il avait bien essayé d’être silencieux le plus longtemps possible, pour ne pas le déconcentrer… Mais voilà, ça avait été plus fort que lui.
Sans attendre de réponse immédiate de la part de son père, il enchaîna aussitôt, comme en excuse au fait qu’il ait osé briser le silence attentif qui régnait jusqu’à présent entre eux deux :

- Nan mais parce que j’voudrais comprendre, tu sais… Comme ça j’pourrais t’aider, si tu veux bien. Et puis t’auras moins de travail, et Maman elle sera contente.
Mais Ciryan n’avait pas besoin de tous ses arguments pour convaincre son paternel de sa bonne foi. Contrairement aux apparences, le Croc Noir était particulièrement patient avec ses enfants. Et de la patience, il en fallait un bon paquet, avec le petit dernier, c’était une certitude. Il arrêta donc un instant ce qu’il faisait, hissa son fils sur ses genoux et tenta de simplifier le but de ce qu’il était en train de faire. Ciryan, fasciné – mais toujours incapable de comprendre un traître mot de ce que cela voulait dire – se mit mordiller savamment son index, geste qu’il faisait toujours lorsqu’il se mettait à réfléchir intensément. Les yeux fixés sur les chiffres qui s’entremêlaient devant ses yeux, il se sentait fier. Fier que son Papa veuille bien lui expliquer ce qu’il faisait. Fier qu’on lui fasse confiance. Alors il hocha attentivement la tête, tout en ajoutant avec aplomb :
- Quand j’serai grand, je f’rai ça avec toi, si tu veux bien, et puis comme ça…
La porte du bureau s’ouvrant sur Eleanora interrompit le discours enflammé de l’enfant, qui releva aussitôt la tête vers sa mère, le regard illuminé.
- Maman, maman ! T’as vu, je travaille avec Papa !
Et comme pour souligner mieux encore sa propre exclamation, il battit des mains, un grand sourire aux lèvres, installé confortablement sur les genoux de son père. Sa mère sourit doucement et s’approcha, pour le prendre dans ses bras et laisser Kanaw travailler un peu plus tranquillement, murmurant à son fils :
- Oui, c’est très bien mon grand. Viens, c’est l'heure de manger…


Dernière édition par Ciryan Llyr-Montgomery le Mar 9 Sep - 16:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ciryan Llyr-Montgomery   Ciryan Llyr-Montgomery Icon_minitimeMar 9 Sep - 15:12

« Moi quand je serai grand, je serai encore plus amoureux d’Opale. Opale elle est très très jolie, et puis très courageuse aussi. J’suis sûr qu’elle a peur de rien du tout. Et puis elle est douce et très gentille avec moi, j’aime bien lui faire des câlins, on dirait qu’on se noie tout plein dans ses bras. Comme dans les bras de Maman… Maman je l’adore aussi, mais c’est pas pareil, je crois. Elle est très très belle aussi. Oui, très belle, et toute douce… J’voudrais lui faire des câlins tout le temps. J’veux pas qu’elles soyent malheureuses, toutes les deux… »

L’enfant était aux prises avec un dilemme absolument terrible. Les fleurs bleues, ou les fleurs jaunes ? Il se mordillait activement la joue, comme si ce simple geste nerveux pouvait l’aider à résoudre cette énigme. Dans la matinée, il avait été cueillir deux jolis bouquets dans le jardin – il n’était pas certain qu’il ait vraiment le droit d’arracher les fleurs des massifs, mais ce n’était pas un problème – et maintenant, il ne savait plus à qui offrir lequel. Certaines fleurs étaient déjà un peu fanées, d’autres avaient été carrément cueillies avec leurs racines, mais ce n’était certainement pas ces détails qui allaient arrêter Ciryan. Surtout qu’il ne les voyait pas, ces détails. Ses yeux passaient de l’un à l’autre des bouquets, tandis que son cœur commençait à battre irrégulièrement, et que ses mains devenaient moites, phénomène qu’il ne comprenait absolument pas.
Plongé dans son intense réflexion, il n’entendit qu’à peine quelqu’un arriver derrière lui et demander soudainement :

- Qu’est-ce qu’il t’arrive, Ciryan ?
Le petit garçon sursauta violemment et se retourna pour frapper l’importun qui… qui n’était autre que Tonton Johan, à qui il adressa finalement un sourire soulagé. Ouf, lui, il allait pouvoir l’aider. De sa petit voix posée et infiniment sérieuse, compte tenu de la gravité de la situation, l’enfant expliqua au second d’Opale :
- J’ai cueilli des fleurs pour Opale et Maman. Mais j’sais pas lequel est pour qui. Tu sais, toi, lequel veut dire qu’on est amoureux, et l’autre qu’on aime sa Maman ?
- Est-ce que tu crois qu’il y a beaucoup de différence entre ces deux choses ?
Johan venait soudainement de lui poser une colle, et il y eut un instant de silence perplexe et confus. Ce que l’enfant ne pouvait évidemment pas savoir, c’était qu’il était à l’âge où le complexe d’Œdipe se développe, voir même se clôt. Et en période de transition, son amour éperdu pour sa mère avait opéré un glissement très facile jusqu’à Opale, qui ressemblait physiquement beaucoup à Eleanora. Bien sûr, son âme d’enfant ne l’avait pas compris ainsi, et ne voyait dans son adoration pour Opale qu’un amour pur et sincère qui ne cesserait jamais. L’avantage, c’était qu’à présent, il n’était plus jaloux d’un père qui accaparait parfois beaucoup trop sa mère. Maintenant, il avait Opale… Et même si parfois, la jeune femme et sa mère se confondaient dans son esprit en une seule et même personne, il ne lâchait pas l’affaire : il était amoureux. Mais de laquelle ? Telle était la question dont Johan venait de soulever toute l’ambigüité. Perdu, l’enfant ne sut que dire, le cœur chamboulé par des émotions contraires qu’il n’arrivait pas à emmagasiner aussi bien qu’il l’aurait dû. Ce fut donc Johan lui-même qui mit fin à son supplice, en choisissant à sa place :
- Offre les bleues à ta Maman, elles sont de la même couleur que ses yeux, cela lui fera plaisir. Et les jaunes… c’est pour la joie et le sourire, je suis sûr qu’Opale en a besoin. Et fais-leur un gros câlin…
Ce que l’enfant s’apprêta à faire dans l’instant, les joues légèrement rougies d’appréhension, sa timidité d’enfant reprenant enfin son emprise sur sa détermination.

« Moi quand je serai grand… J’espère que je jouerais encore plein plein plein de fois avec Nérée’ et Tonton Jo’, parce qu’on s’amuse beaucoup ensemble, et moi j’aime bien. On rit beaucoup, on se fait des farces… Et puis Nérée’ elle est très rigolote, j’aime beaucoup jouer avec elle, parce qu’elle trouve toujours des jeux nouveaux qu’on n’a pas encore essayé… »

- Oh, oh, oh ! J’ai une idée, j’ai une idée !!!
Ciryan sautait littéralement sur place, battant des mains, apparemment plus qu’impatient de commencer à jouer. En face de lui, Nérée’ le regardait en souriant, prête elle aussi à n’en faire qu’à sa tête, à n’importe quel moment. Et plus loin, Johan, sourcils froncés et bras croisés, se demandait avec une petite moue amusée, ce que les deux enfants allaient encore faire de lui aujourd’hui. Pour une mystérieuse raison, il était souvent la victime favorite des idées loufoques de Néréïde elle-même, ou bien du petit Ciryan, qui n’en menait pas large, avec l’imagination de sa sœur. Mais cette fois-ci, il paraissait particulièrement fier de l’idée brillante qu’il venait d’avoir, et qu’il s’empressa de faire partager à sa sœur, d’une seule traite :
- On serait des aventuriers, et Jo’ serait un prisonnier des Monstres, alors nous on serait là pour le délivrer, et boum, on f’rait disparaître les Monstres !
- Oh attends, moi j’veux jouer les Monstres !
Ciryan ne parut pas particulièrement surpris de la décision de son aînée, et battit des mains pour applaudir l’idée encore plus brillante, tandis que Johan commençait à se demander s’il faisait vraiment bien de rester dans les parages…Hop, en deux temps, trois mouvements, les deux enfants avait ligoté savamment Johan – qui s’était bien évidemment laissé faire, comme à chaque fois, et qui souffrait en silence – et commençait à se disperser dans les jardins. Les nœuds qui enserraient le prisonnier étaient tout sauf des nœuds, mais le second d’Opale se tint sage. Ciryan, en revanche, se mit à bondir de buisson en buisson pour essayer d’échapper aux « griffes » de sa sœur, qui se prenait excellemment bien au jeu du ‘Monstre contre l’aventurier’. Aventurier qui riait à gorge déployée au fil du jeu, nettement plus occupé à trébucher un peu partout qu’à penser au prisonnier qu’il était censé venir libérer. Des cris et des éclats de rire parvenaient jusqu’à leur pauvre victime, qui ne put s’empêcher de sourire… Jusqu’à ce que Ciryan, les joues rouges et les yeux brillants, surgit juste derrière lui avec un sourire victorieux.
- Vite, vite, vite, elle est encore loin…
Avec ses doigts maladroits et impatients, il parvint tant bien que mal à détacher Johan, qui le prit aussitôt dans les bras pour le faire planer comme un oiseau, tandis que l’enfant éclatait de rire en s’exclamant :
- J’ai gagné, j’ai gagné !!!

« Moi quand je serais grand… J’voudrais bien être comme Al’, aussi. Il est très gentil, Alastyn, en fait… Mais c’est juste qu’il faut pas avoir peur de venir lui faire un câlin. Moi j’ai un peu peur… qu’il me repousse. Peut-être qu’il m’aime pas, hein ? J’sais pas, j’arrive pas à savoir. J’ai demandé à Maman, elle m’a dit qu’il m’aimait beaucoup, mais qu’il voulait pas le montrer. Pourquoi ? Un jour il faudrait que j’lui demande… Mais j’ose pas… »

Ciryan n’était pas très à l’aise, soudainement. Il baissait timidement la tête, et ses joues avaient une teinte rosée qui aurait pu lui aller à merveille, s’il n’y avait pas eu, en plus, cette lueur d’angoisse dans le fond de ses yeux. Il triturait machinalement ses doigts les uns contre les autres, signe d’une nervosité pour le moins exemplaire. Ce n’était pas commun à l’enfant brun, de se sentir aussi gêné, soudainement. Mais il était à proximité de son frère… et oser approcher de l’animal sauvage qu’était son aîné nécessitait un courage qu’il n’était pas sûr d’avoir.

Et pourtant… il désirait vraiment faire un pas de plus. Lui parler, lui demander ce qu’il faisait, discuter… Ce n’était pas simple, d’être si proche d’un frère qui ne semblait pas vouloir que l’on fasse trop de pas dans sa direction. Ciryan l’admirait, ce frère, même s’il lui était tout bonnement impossible de le lui dire. Il l’admirait, et peut-être le jalousait-il un tout petit peu, après tout… Parce qu’Alastyn savait capter l’attention d’Opale. Mieux que lui, sans doute… Il avait peur qu’Opale l’oublie, pour penser seulement à son aîné. Mais il n’en voulait pas à Alastyn pour cela… Non, c’était différent.
Alors il s’approcha doucement, pour s’asseoir, avec toute la précaution du monde, non loin de son aîné, qui était en train de lire un livre, assis en tailleur par terre. Pas trop près pour le mettre sur ses gardes, ni trop loin non plus. Tout juste assez… Ciryan inspira profondément, comme si ce qu’il essayait d’entreprendre était la plus périlleuse des missions. Mais il avait quand même envie d’essayer, na. Parce que, quoi que puisse penser Alastyn, il était fier de lui. Et il l’admirait trop pour se contenter de seulement le faire de loin. Une vague hésitation, puis il demanda tout doucement, avec un léger tremblement dans la voix :

- Tu lis quoi, Al’ ?
Il y eut un silence qui s’éternisa plus qu’il n’était nécessaire aux yeux de Ciryan, juste avant qu’Alastyn ne se renferme simplement sur lui-même, se recroquevillant un peu plus sur son livre sans lui répondre. Il avait fait un pas de trop… Ou bien il l’avait beaucoup dérangé. Ciryan eut terriblement peur d’avoir dit une bêtise, et ses lèvres commencèrent à trembler. Il ne voulait surtout pas le déranger… Le petit garçon se redressa discrètement, et s’enfuit à petits pas, essayant de retenir plus ou moins vaillamment des larmes qui se mirent à couler jusqu’à son nez, et qu’il essuya d’un revers de manche. Peut-être qu’il n’aurait pas dû.

Histoire :

La naissance de Ciryan, contrairement à celle de ses deux aînés, s’est faite sans histoire. A tel point qu’elle aurait presque pu passer inaperçue, hormis les vagissements du nouveau-né qui emplirent l’air autour de la mère et de l’enfant, la nuit où il vint au monde. La nuit, oui… Comme Alastyn et Néréïde, il était survenu en plein milieu de la nuit, mais sans mettre la vie de sa mère en danger. Peut-être simplement parce que cette naissance-ci était bien plus normale que celle des jumeaux, après tout. Ciryan ne sut jamais jusqu’à quel point il terrifia sa mère, par sa seule présence dans son ventre. La naissance des jumeaux avait laissé une sorte de traumatisme dans l’esprit d’Eleanora, qui craignit de devoir affronter la mort une seconde fois lors de l’accouchement. Ce qui n’arriva nullement… Tout au contraire. L’enfant naquit avant même qu’elle ait seulement le temps le réaliser, et sans lui avoir laissé le temps de souffrir. Il n’en fut ni plus, ni moins aimé que les jumeaux, au contraire. Il reçut tout l’amour d’une mère dont Eleanora était capable.

Contrairement à ses aînés, Ciryan grandit d’une façon plus normale, et nettement moins bouleversée par les évènements extérieurs. En effet, les jumeaux, eux, avaient connu l’exode, les grandes traversées, les marches épuisantes, les quelques batailles pour sauvegarder les survivants… Oh, ils étaient sans doute trop jeunes pour s’en souvenir à présent, mais ils étaient certainement conscients de troubles si importants. Ciryan, lui, naquit plus tard. A l’époque, l’exode avait trouvé son issue au milieu de ces Terres qui allaient bientôt accueillir la ville de Llywen, en construction lorsqu’il avait ouvert les yeux sur elle la première fois. Sa petite enfant, donc, vaguement tourmentée par la construction de la ville, avait tout de même été relativement paisible. Il est plus facile pour un enfant de s’habituer à ce qu’il a toujours connu. Si autour de lui les adultes se morfondaient dans leurs souvenirs, regrettaient l’impossibilité de la navigation et la chute de leur Monde, Ciryan, lui, ne voyait pas ce qui n’allait pas. Pour lui, cela avait toujours été ainsi… Pour lui, le Monde, c’était Llywen, cette amusante cité sur l’eau, avec ses endroits où Maman et Papa avaient interdit d’aller, et ce Palais assez vaste pour contenir ses jeux et ses frasques.

La Mer, il n’avait pas le droit de s’en approcher. On lui avait dit qu’elle était très dangereuse. Et c’était vrai. Un jour, sa mère l’avait fait asseoir sur ses genoux sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, et lui avait montré ce qui se cachait dans les flots… Des bêtes hideuses, qui firent peur à Ciryan, de sorte qu’il se camoufla aussitôt dans la robe de sa mère. Alors la Mer revêtit non pas pour lui cet aspect de rêve et d’attirance qu’ont la plupart des marins, mais celle d’une menace qu’il ne fallait surtout pas approcher. Elle était belle, la Mer, oui… Et elle ressemblait un peu à sa Maman. Mais Ciryan avait appris à la voir, depuis qu’il était né, comme un danger, et rien d’autre. Tout le monde la redoutait… Il ferait de même. On lui avait interdit formellement de s’approcher des plages… Il comprenait tout à fait pourquoi.

Le Palais construit, Ciryan avait assez grandi pour faire la part des choses au milieu de ses sentiments. Plus précisément, Opale et Johan, ainsi qu’Elbénir et Ayleen vivant plus ou moins avec la famille royale, le petit garçon avait commencé à développer pour chacun d’entre eux une opinion plus ou moins justifié. Opale était devenue la seule qu’il aurait voulu voir devenir sa Dame, même si Ayleen était très jolie, et qu’il aimait beaucoup la regarder travailler, parce qu’elle était toujours très sérieuse, et c’était amusant. Elbénir lui paraissait un peu… bizarre, comme garçon, mais il le faisait sourire, et cela suffisait amplement à l’enfant pour apprécier un minimum l’Amiral de son Papa. Et puis Johan… Johan c’était comme… un enfant, avec lui. C’était le seul, -avec Opale- à accepter n’importe lequel de ses jeux sans discuter, et de rire avec lui pour tout… comme pour rien.
Les liens avec les personnes de sa famille n’étaient pas tout à fait les mêmes… Depuis sa naissance, il vénérait sa mère… Mais le complexe d’Œdipe mettant son grain de sel, Ciryan passa une bonne partie de son enfance à en vouloir à son père pour… pas grand-chose, en réalité. Jalousie pure et simple. Parce qu’il passait beaucoup trop de temps avec sa mère. Parce qu’il fallait souvent que les enfants sortent, quand Papa voulait discuter avec Maman, et puis quand la porte était fermée à clé, c’était qu’ils n’avaient pas le droit d’entrer dans la chambre des parents. Ciryan n’aimait pas ça… mais il avait été élevé dans cette ambiance, et au fond… il y était particulièrement habitué.
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Ciryan Llyr-Montgomery
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MessageSujet: Re: Ciryan Llyr-Montgomery   Ciryan Llyr-Montgomery Icon_minitimeMar 9 Sep - 16:46

Ce qui transforma l’amertume du petit garçon en respect et en admiration pour son père ? Une grosse bêtise de sa part… Mais qui n’a pas fait de bêtise étant petit, hein ? Sans doute personne.
Cependant, celle qu’il commit aurait pu lui coûter la vie. Et il ne pourra pas l’oublier. Ce jour-là, il avait vu un oiseau. Un bel oiseau, avec un plumage bien particulier, qui avait aussitôt capté son attention. Il devait avoir quatre ans environ, et il suffisait de bien peu pour que toute prudence se disperse en son cœur. Il suivit l’animal, qui voletait non loin de lui avec nonchalance, sans même l’apercevoir. Les jardins étaient grands, certes… Mais pas assez, ni pour Ciryan, ni pour l’oiseau, qui franchit les murs d’enceinte. Le petit garçon sembla bien embêté. Il était si beau, cet oiseau… Il aurait bien voulu en faire son ami. Peut-être qu’il n’allait pas aller trop loin, s’il parvenait à le rattraper assez vite. Mais pour ça, il fallait se dépêcher. Les deux gardes de la porte arrière du jardin étaient affalés… Ciryan se précipita sans même réfléchir, et passa rapidement par-dessus, en réalisant que les pauvres bougres étaient tout bonnement endormis. Il courut de toutes ses forces, tentant de rattraper son ami, malicieux, qui battait calmement des ailes… pour prendre la direction de la plage.

Ciryan ne s’en rendit pas tout de suite compte. Les yeux fixés vers le magnifique pelage de l’oiseau, ce ne fut que lorsqu’il sentit ses pas ralentir à cause du sable, qu’il réalisa qu’il était allé bien trop loin… Aussitôt, l’animal disparut de son esprit, au profit d’une panique qui l’immobilisa entièrement. Planté sur le sable fin, à quelques mètres seulement des vagues qui le terrifiaient par leur bouillonnement, le petit garçon sentit son cœur battre très vite contre ses côtes. Maman avait dit qu’il n’avait pas le droit d’aller jusque là… Elle lui avait montré la Mer. Il y avait de méchantes choses, là-dedans. De très méchantes choses. Il fallait qu’il s’en aille tout de suite, et très vite… Et tandis que Ciryan s’encourageait silencieusement à bouger, ses pires craintes prirent forme au-dessus de l’eau, tandis qu’un monstre marin en émergeait, mi-humain mi-animal, dégageant une odeur pestilentielle, et poussant un cri qui glaça le cœur de l’enfant. Le petit garçon tomba au sol, blanc comme un linge, le corps parcourut de spasmes, et les joues baignées de larmes d’horreur. La seule pensée qui transperça les ténèbres de la peur, ce fut un cri qu’il poussa, de sa voix aiguë :


- Papa !

- Ciryan !

L’enfant cligna des yeux sans comprendre. Il sentit une ombre le recouvrir tout entier, et se recroquevilla sur lui-même, percevant plus qu’il ne vit la présence de son père, juste devant lui, qui avait surgi d’il-ne-savait-où pour le protéger. La suite, il ne s’en souvient plus. Il était si terrifié qu’il s’était roulé par terre, en chien de fusil, et avait fermé les yeux, tremblant des pieds à la tête. Il se souvient simplement de cris, de grognements, d’éclaboussures et de chocs violents… Et puis cette ombre rassurante, qui était revenue jusqu’à lui, qui l’avait prise dans ses bras, et qui l’avait ramené à la maison. Il tremblait tellement qu’il n’arrivait plus à prononcer d’autres mots qu’un « Papa » timide, échappé d’entre ses lèvres de temps à autre, dans un accès de lucidité. Le soir même, il avait été calmé par la douceur de sa mère, installé bien au chaud dans son lit, et Eleanora était restée à son chevet la nuit entière à lui tenir la main, simplement pour être sûre qu’il ne ferait pas de cauchemar.

Ce fut lors de cet état de choc profond qu’il rencontra pour la première fois le petit Silin, au milieu de ses rêves… C’était un minuscule écureuil roux aux grands yeux noirs, qui bondissait partout, surexcité, et qui le faisait aussitôt rire… Il le prit dans ses bras, et fut immédiatement rassuré par la chaleur de son petit corps contre le sien. Désormais, ils ne formaient plus qu’un seul et même être. Cette sensation étrange s’évapora peu à peu au fur et à mesure que son rêve s’éloignait, mais ne disparut jamais tout à fait. A son réveil, l’animal n’était plus dans ses bras… mais Ciryan n’était pas triste. Il savait qu’il le reverrait. Peut-être pas tout de suite, mais s’il grandissait bien, et qu’il se concentrait, il le croiserait à nouveau dans ses rêves, il en était certain… Et il n’eut besoin de personne pour confirmer ce qu’il savait de lui-même. Son compagnon d’âme, si amusant, lui rendrait souvent visite lorsqu’il sommeillerait, il le lui avait promis. Alors ils joueraient ensemble, et ils se raconteraient tout ce qu’ils avaient sur le cœur. Cette résolution acheva d’apaiser la terreur encore vive de l’enfant, et les images du monstre sortant de l’océan, qui s’imposaient devant ses paupières closes, avec violence.

Il n’y eut pas de punition immédiate pour avoir désobéi à l’interdiction formelle de s’approcher des plages… Non, pas tout de suite... L’inquiétude était trop forte. Bien trop forte pour qu’Eleanora puisse seulement songer à afficher une autorité sans faille qu’elle ne se sentait pas capable d’avoir, après avoir cru perdre son fils. La mère attendit donc, tendrement, d’être sûre que le traumatisme de ce qu’il avait vécu ne serait plus qu’un mauvais souvenir, vague et illusoire, dans l’esprit de son fils. De fait, elle usa même de l’aide de Johan, qui, grâce à son don, réussit à apaiser l’enfant.
Enfin, parce qu’Eleanora était toujours Eleanora, et qu’un interdit était toujours un interdit, malgré la douceur de sa mère, et le fait qu’elle avait eu bien plus peur qu’elle n’osait l’avouer, Ciryan eut droit à sa punition, sans remord ni regret. On désobéit, on en paye les conséquences. Chez les Llyr-Montgomery, cela fonctionnait ainsi, Et Ciryan le comprit très tôt.

De fait, cela eut l’effet escompté – à moins que ce ne fut plutôt la terreur qu’il avait éprouvée à l’apparition du monstre – puisque Ciryan ne remit plus jamais les pieds sur la plage, ni n’ en éprouva seulement l’envie. Il avait fortement révisé son jugement quant à ses sentiments vis-à-vis de son paternel, et le respectait plus que jamais, sa reconnaissance allant jusqu’à l’admiration la plus totale, quand bien même le Croc Noir ressemblait à un être déchu de ce qu’il avait pu avoir jusqu’à présent. Ciryan s’en fichait… C’était son Papa. Et un jour, il serait aussi fort que lui… Et il dirait à Opale qu’il est amoureux d’elle, voilà. Parce qu’il faudrait encore plus de courage, pour cela, n’est-ce pas ?

Et puis… un enfant se remet plus vite qu’un adulte de ce qui l’a pourtant si fortement marqué. Bien vite, ce fut la présence de Silin qui accapara presque entièrement l’esprit de Ciryan. Ils s’amusaient si bien, ensemble, que parfois, l’enfant se surprenait à vouloir aller dormir, rien que pour avoir une maigre chance d’apercevoir bondir l’écureuil roux jusqu’à lui. Il aimait les histoires que l’animal lui racontait, car elles étaient à la fois irréelles, fantastiques et… si drôles. Il le faisait rire comme jamais personne n’avait réussi à le faire rire. Et il était prêt à le protéger à n’importe quel prix. Parfois, quand Silin semblait un peu moins joyeux, Ciryan s’inquiétait, et lui demandait s’il pouvait l’aider… Alors l’écureuil lui faisait un gros câlin pour le rassurer, et bondissait de plus belle. Le petit garçon était si fier de son Totem, qu’il ne parvint pas longtemps à garder ce lien pour lui tout seul. Si jeune, il n’avait nullement conscience de cette sorte d’interdit auquel on touche, lorsque l’on évoque les Esprits des gens… Pour lui, il n’y avait rien de plus naturel que de parler de son compagnon d’âme, lors d’un déjeuner en famille. Oui, parfaitement… Cela se passa ainsi, le plus simplement du monde.

Ciryan, assis à table entre Nérée’ et Alastyn, regardait son assiette d’un œil morne, fort peu intéressé par ce qu’il s’y trouvait, et qu’il était pourtant censé avaler. Il trouvait la tablée un peu trop silencieuse à son goût, les yeux de sa mère dérivant vers la fenêtre et les océans du dehors, tandis que son père affichait cet air blasé qui le rendait si triste. Ca n’allait pas du tout. Alors, cuillère en main, tout fier, Ciryan s’était exclamé, sa voix chantante résonnant dans le vide immense de la salle à manger :

- Et bien, vous savez quoi, mon Esprit c’est un n’écureuil tout roux et tout petit, qui fait plein de bonds partout… Et puis en plus il est super gentil, et il me raconte plein de trucs. Quand j’l’ai vu la dernière fois, il m’a dit qu’il était avec un grand chat très mignon avec lui, qui fait un peu comme un Papa… Y s’appelle Aelred, et j’aimerais bien lui dire merci de soigner mon Silin.
Le petit garçon accompagna la fin de sa tirade par un large sourire ravi, tandis que le regard un brin surpris de sa mère le fixait avec attention… pour dériver ensuite vers son frère aîné. Les yeux de sa Maman attirèrent également l’attention de Ciryan vers Alastyn, qui avait l’air… un minimum choqué par ce qu’il venait d’entendre. Ciryan fronça les sourcils, mordillant sa cuillère en tentant de comprendre ce qu’il avait bien pu dire de si grave. Il eut peur, encore une fois, d’avoir dit quelque chose qu’il ne fallait pas… Quelque chose qui avait déplu à son frère… Doucement, il détourna les yeux et pencha son nez jusqu’à son assiette, comme dans l’espoir de s’y noyer.
Sa mère vint alors à sa rescousse… en expliquant tout aussi posément qu’à l’ordinaire que son Esprit s’appelait Cal, et que c’était un ravissant petit renard. Ciryan lui sourit, rassuré…
… Mais ce n’était pas terminé. Alors que le repas touchait à sa fin, et que les enfants obtinrent le droit de sortir de table après leur dessert, le petit garçon sauta au bas de sa chaise, et eut la surprise de sentir la main de son frère le retenir par le bras. Son cœur loupa un battement, et il suivit « discrètement » Alastyn un peu plus loin, conscient de partager soudain un moment privilégié avec son aîné. L’héritier se mit à parler tout bas, sur le ton de la conspiration, et lui avoua timidement que ce chat nommé Aelred… était son Esprit, à lui. L’Esprit de ce frère qui lui paraissait si lointain… C’était celui qui servait de père au petit écureuil roux. Alastyn en parlait comme d’un fabuleux secret qu’il faudrait garder pour eux… Et Ciryan sourit, sentant un autre lien se créer, plus solide, entre son frère et lui. Un secret, juste entre eux deux. Et l’Esprit de son aîné qui veillait sur le sien… Cela lui fit si chaud au cœur qu’il ne put s’empêcher de sourire, et approuva vivement de la tête, jurant de ne jamais rien dire à personne.
Il éprouvait une folle envie de serrer Alastyn dans ses bras, mais il savait qu’il n’en avait pas le droit… Ce n’était pas grave. Peut-être que son frère pensait plus à lui qu’il ne l’avait cru… Sinon, pourquoi Aelred veillerait-il si bien sur Silin ?

Le reste de l’enfance de Ciryan se passa sans autre incident ni évènement marquant, le petit garçon grandissant auprès d’une sœur mi-ange, mi-démon, d’un frère qu’il admirait en secret mais dont il avait un peu peur, d’une mère qu’il adorait purement et simplement, d'un père qu'il avait résolument pris pour modèle, et de toutes les autres personnes vivant à ses côtés dans la résidence royal. Si ses jeux n’étaient pas nécessairement bien appréciés de tous, au moins Ciryan ne s’était-il pas encore fait d’ennemi, et paraissait s’entendre à merveille avec tout le monde… Pour lui, son Monde allait parfaitement bien, et mis à part cette Mer qu’il ne fallait jamais approcher, il était tout bonnement heureux de pouvoir grandir au sein même de Llywen.

De fait, il n’arrive toujours pas à saisir les regrets et l’amertume qu’il perçoit autour de lui, concernant un Monde qu’il a toujours connu ainsi.


Ambitions : Ce que Ciryan souhaite le plus au monde ? Bien grandir... Non, plus que cela. Grandir pour devenir comme son Papa. Et peut-être un peu comme son frère, aussi, même s'il a grand peine à l'avouer... L'autre chose qu'il désire aussi fort, c'est ce besoin de faire sourire sa Maman et Opale, et de les savoir heureuse. Voilà... S'il arrive à être aussi fort que son Papa, aussi intelligent que son frère, et s'il protège toutes les femmes de sa vie, alors il aura accompli tout ce dont il rêve.

Technique de combat : Absolument aucune, même s'il prend soin de guetter de temps à autres les entraînements qu'Opale donne aux Gardes du Palais, pour essayer d'en apprendre déjà avant que l'on daigne accepter de le lui montrer directement. Il observe aussi discrètement les entraînements de son père, tentant avec peine d'en reproduire les mouvements, armé d'un bâton inoffensif.

Magie : (Niveau 1) L'écureuil qu'est son Totem lui confère un pouvoir que l'on pourrait qualifier de... passablement inutile, puisque la seule chose extraordinaire dont Ciryan soit capable, c'est de détecter les noisettes, noix, amandes... etc, dans un rayon d'une petite dizaine de mètres seulement.
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MessageSujet: Re: Ciryan Llyr-Montgomery   Ciryan Llyr-Montgomery Icon_minitimeMar 23 Sep - 23:22

Voilà, bah à part ce que je t'ai dit et qui t'a visiblement énervée, tout va bien, je valide.
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MessageSujet: Re: Ciryan Llyr-Montgomery   Ciryan Llyr-Montgomery Icon_minitimeMer 24 Sep - 19:22

J'ai édité quand même, nananère ! XD Et je ne suis jamais énervée innocent
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MessageSujet: Re: Ciryan Llyr-Montgomery   Ciryan Llyr-Montgomery Icon_minitimeJeu 25 Sep - 0:01

Evil or Very Mad Bah tiens...
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MessageSujet: Re: Ciryan Llyr-Montgomery   Ciryan Llyr-Montgomery Icon_minitime

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